Ep 17 : Trois semaines de navigation en août 2023

(Petit aparté : nous sommes en réalité fin juin 2024 lors de l’écriture de ces articles historiques et nous vous avons abandonnés depuis presque 2 mois car nous avons débuté l’aventure. Du coup nous allons publier en même temps les articles historiques et les articles sur notre aventure en cours… désolé de la confusion…)

Nous nous sommes quittés en juillet 2023 quand nous avons enfin décidé d’une configuration technique finale (nous pensions…) pour le bateau. Il nous restera à déterminer son nom, ses couleurs et sa décoration de coques mais ce sera pour après les vacances. Nous avons prévu 3 semaines de navigation cet été pour continuer d’entraîner l’équipage.

National Corsaire musclé et pluvieux à Pornic

Cette année, le National Corsaire prend ses quartiers à Pornic, au Sud de Nantes, dans la ville de notre équipier au Championnat de France. Augustin s’est d’ailleurs trouvé un bateau pour naviguer avec ses potes pendant que son papa naviguera sur le navire familial, SILIS. De notre côté, nous avons à nouveau prévu qu’Antoine naviguera avec Arthur et Alice pendant que Magali passera la semaine avec Martin et Mathilde. Nous avons prévu des cours de… catamaran pour tous les deux.

Comme d’habitude, la semaine démarre par la mise à l’eau du bateau le samedi 29 juillet 2023. Lors de la mise en place du mât, Antoine se rend compte que l’étai laisse voir un « gendarme », c’est-à-dire un fil d’acier qui s’est cassé. L’étai en comporte un grand nombre mais il est recommandé de remplacer aussitôt l’étai dans ce cas. Néanmoins, nous n’arrivons pas à obtenir de la voilerie partenaire qu’il nous prépare un étai de rechange le samedi soir ni le lundi. Antoine grée donc un étai de sécurité au moyen d’une tresse dyneema pour assurer le mât en cas de problème. Il faut savoir que l’étai ne joue pas un rôle prépondérant dans le soutien du mât d’un corsaire de régate gréé avec un génois sur emmagasineur car c’est la ralingue du génois qui tient le mât dans ce cas. Ce n’est donc pas trop grave mais cela ne fait pas mentir le dicton qui dit qu’un bateau a toujours quelque chose à réparer.

Le lendemain, nous nous élançons dès 9h du matin pour la Myth of Malham Cup. C’est une course d’une journée qui sera fidèle à sa réputation : longue et difficile. Nous devons d’abord longer la côte vers la pointe de Saint-Gildas, face au vent. Nous atteindrons la première marque au bout de presque 3h et près d’une trentaine de virements de bord au ras des rochers bordant la côte ! C’est parti pour une heure de descente sous spi jusque devant Noirmoutier. Nous retraversons vers Pornic avant une nouvelle remontée au près vers Noirmoutier, le vent ayant tourné un peu (encore 1h30 de virements de bord) pour finir sous spi vers Noirmoutier pendant 1h et l’arrivée au bout de 8 heures de navigation où nous aurons parcouru presque 40 milles nautiques !

Lors de la journée de repos, nous en profitons pour continuer notre apprentissage de la boulangerie. En plus nous avons un four à gaz dans la location, un peu comme celui que nous aurons en bateau. Cette fois, ce sont des baguettes qui sortent du four.

Le premier jour du National corsaire, le mardi 1er août, est tout aussi intense que la journée de la Myth. Nous faisons ce jour-là deux parcours côtier d’une quinzaine de milles enchaînés, chacun dure plus de 3h et l’équipage termine bien fatigué. Suivent deux jours de repos forcé dus au temps qui se détériore. Pluie, vent et surtout vagues sont très impressionnantes sur la digue du port. Nous en profitons pour aller jouer dans les vagues à la plage face au vent. Arthur fait du body-board et tout le monde finit plus ou moins trempé dans l’aventure à cause des vagues combinées à la marée qui monte ! Le National se finit sur un côtier à travers la baie (une fois de plus) que nous finissons à nouveau vers le milieu du classement. Décidément, le gros temps ne nous est pas favorable.

Croisière mouvementée vers les Baléares

Deux semaines après, nous mettons le cap vers la Méditerranée pour 15 jours de croisière à bord de GENESIS, le catamaran (Fontaine-Pajot Lavezzi 40) que nous avons loué pour nous roder sur les traversées en catamaran. Nous visons les Baléares au départ de Port Leucate.

Les péripéties de cette croisière seront nombreuses. N’hésitez pas à aller voir sur notre Polarsteps pour les découvrir en détail. Je vous en livre ici un résumé succinct.

Après un trajet TGV vers Paris puis en train de nuit de Paris à Port-Leucate, les trois premiers jours ont été consacrés à la prise en main du bateau qui méritait un peu de mise au point. Le parc de batteries était par exemple à changer, ce qui fût fait le troisième jour. Nous avons ensuite décidé de viser le plus vite possible Minorque et nous avons pris le départ dès le lendemain, non sans avoir mouillé devant le Lydia, si caractéristique du développement de cette côte comme zone balnéaire dans les années 1960.

Nous ne pouvions pas ne pas nous arrêter sur le sentier marin de l’anse de Peyrefite où nous découvrons pendant 1h la faune et la flore sous-marine de la Méditerranée. Un petit arrêt à Port Bou pour faire le plein d’essence et quelques courses de fruits, et nous partons direction le cap Creus puis Minorque.

Cette première traversée, plutôt calme après quelques premières heures un peu musclées au passage du cap Creus, nous permet de tester un système de 3 quarts (Antoine, Magali et Arthur) qui marche bien lorsqu’il n’y a pas trop à faire pour adapter les réglages ou réduire la toile. Nous pouvons jouer, cuisiner, lire, admirer une famille de dauphin et observer un petit oiseau venu nous rejoindre bien loin de l’arrivée.

Nous atterrissons sur l’île de Minorque dans la Cala Pregonda, toute entourée de rochers avec une petite plage au fond. L’eau est très chaude et nous nous baignons dès l’arrivée. Nous y resterons deux jours, jusqu’à ce qu’un coup de vent prévu sur les Baléares nous déloge et nous pousse à retourner sur le continent (bien nous en aura pris, il y.a même un paquebot qui a rompu ses amarres dans le port de Majorque pendant cette tempête).

Nous mettons le cap sur Barcelone pour nous abriter du vent. Nous aurons tout de même de la pluie et du vent (40nds dans le port !) mais bien à l’abri dans une marina, c’est beaucoup moins risqué pour l’équipage et le bateau. Nous en profitons pour découvrir les merveilles touristiques de la ville : Casa Batllo, Parc Guel, Sagrada Familia (de dehors car il faut maintenant réserver plusieurs jours à l’avance pour pouvoir y pénétrer !) et beaucoup d’autres dont le musée de la marine et sa magnifique galère !

Nous repartons ensuite de Barcelone en direction du Nord dans un temps incertain. Le bon créneau météo semble être un départ tardif vers 22h pour arriver au petit matin à la pointe nord-est de l’Espagne en restant à l’abri de la tramontane qui souffle encore. Malheureusement, Antoine a oublié de s’assurer de l’absence d’orage, ce qui nous vaut une nuit très agitée. D’abord par la mer qui est plutôt désordonnée mais surtout avec les orages qui nous courrent après. Finalement, ils ne se révèleront pas apporteurs de vent mais seulement d’éclairs, qui, heureusement, ne nous touchent pas. Nous avions mis par précaution tous nos appareils électroniques portables dans le four pour faire cage de Faraday mais la foudre est un vrai danger pour les bateaux.

Nous profitons ensuite de la petite crique à côté de Palamos où nous sommes arrivés au petit matin en attendant la fin de la tramontane. Nous devons continuer à remonter pour arriver à l’heure pour rendre le bateau, ce qui nous oblige à partir malgré la mer encore démontée par la fin de la tramontane. Nous remontons presque entièrement au moteur le long de la côte pour rester à l’abri (relatif) du vent de face. Comme prévu, au cap Creus le vent tourne de 180° pour venir par l’arrière et nous en profitons pour tester le fait d’amurer notre gennaker de descente sur la coque au vent, ce qui nous permet d’abattre et de nous mettre davantage dos au vent pour faire une route plus directe vers Canet-en-Roussillon. Nos amis Benoît et Hélène, qui s’y sont installés en reprenant Tenderlift, leur entreprise de plateforme élévatrices pour annexe, nous y attendent pour un pique nique improvisé dans le cockpit dès notre arrivée ! Ils partagent notre passion pour le bateau et caressent le rêve de partir en voyage aussi. La discussion est animée jusqu’au bout de la soirée.

Le lendemain, après un dernier tour à la plage, nous mettons le cap sur Port Leucate pour être prêts à rendre le bateau dès le lendemain matin tôt et c’est la fin de notre boucle méditerranéenne de l’été. Nous rentrons à Ligugé le samedi soir, avant-veille de la rentrée scolaire et c’est tous iodés que nous reprenons la routine du mois de septembre.

La prochaine fois que nous naviguerons ce sera pendant la seconde Outremer Week prévu fin septembre. Nous avons de plus en plus hâte d’y être.