Après quelques jours à Port Mahon nous avons repris la route vers l’ouest. Nous avons décidé de rejoindre directement Ibiza car plusieurs bateaux copains Outremer y sont. Nous avons traversé avec un vent d’est au portant depuis Minorque. Pour nous protéger des vagues et du vent d’Est, nous choisissons de jeter l’ancre dimanche soir à l’ouest de l’isthme de Formentera. Nous allons passer quelques jours entre Ibiza et Formentera en attendant que les dépressions passent et que les vents favorables arrivent pour nous pousser vers l’ouest.
Plage de Formentera
Lundi 30 septembre nous nous réveillons bien reposés pour commencer cette nouvelle semaine d’école. Chacun se met au travail pour qu’on puisse aller à la plage dans l’après-midi. Formentera se prolonge par un isthme vers le nord qui fait une fine bande de sable très appréciée des touristes. Heureusement on est en fin de saison les bateaux navettes sont moins nombreux et nous font moins de vagues qu’hier à la fin du week-end. Deux des bateaux-copains sont finalement partis sauf Apsara qui reste dans le coin, on ira à leur rencontre demain.


Mais pour l’instant on va profiter de la plage. Nous débarquons en annexe avec plein de jouets. Chacun trouve de quoi s’amuser : Antoine part méditer sur les rochers, Arthur fait du bodyboard dans les rouleaux, Alice se promène dans les dunes, prend des photos artistiques et ramasse des trésors, puis rejoint Martin qui essaye les cerfs-volants à une et deux poignées grâce à une formation rapide d’Arthur. Mathilde fait des pâtés de sable, un peu de bodyboard et du snorkeling du côté plus calme. Magali accompagne Mathilde dans son exploration aquatique mais en ne se baignant que les jambes (l’eau à 24 degrés semble bien fraîche par rapport à nos baignades estivales). L’eau est transparente et on voit plein de poissons qui s’approche de nous.









Quand le soleil se couche, il est temps de rentrer au bateau et de se dessabler, la douche est rapide à l’arrière du pont avec le petit vent frais.
Des rencontres amicales et nautiques à Ibiza
Le lendemain on souhaite retrouver Apsara qui est mouillé dans la baie de Talamanca à l’est du port d’Ibiza Ville. (La plus grande ville de l’île d’Ibiza s’appelle aussi Ibiza). Nous partons donc à 16h après l’école. Nous passons entre les îles à travers un étroit passage entre des phares et balises. Nous longeons la vieille ville avec ses remparts et édifices posés sur un rocher. Nous arrivons au bout de deux heures, nous jetons l’ancre sur du sable à quelques mètres de profondeur. Nous ne devrions pas bouger.
Suite du feuilleton technique « données de vent’ » : le lundi Antoine a pu discuter à nouveau avec Christopher, le technicien en charge de notre dossier chez Pochon pour lui expliquer que le travail de fixation de la girouette en tête de mât n’a pas donné de résultats probants.
Christophe a suggérer d’essayer de voir si le problème vient de la donnée d’entrée (qui viennent de la girouette) ou bien du traitement de celles-ci par la centrale de navigation.
Pendant la traversée, Antoine teste donc l’affichage des données d’entrée en direct. Il ne semble pas y avoir d’écart de mesure aussi important que ce qui apparaît sur le vent « calculé » et cela semble démontrer que c’est plutôt le traitement des données qui pose problème.
A la fois, c’est plus simple car ce n’est pas un problème matériel qui nécessite une présence physique pour le résoudre (changer le capteur ou le câble) et plus compliqué car cela nécessite que le fournisseur de la centrale se penche sur son algorithme de calcul de vent vrai pour comprendre ce qui pose problème. Et ça risque de prendre un bon bout de temps car nous ne sommes pas un bateau du Vendée Globe.
D’un autre côté, un échange Whatsapp avec Marc, skipper Outremer, nous a fait penser à utiliser le pilote sur le vent apparent mesuré avec la girouette directement. C’est certes moins « propre » que le vent apparent calculé et corrigé par la centrale pour être « symétrique » mais ça pourrait faire l’affaire quand même. Nous l’essaierons à la prochaine navigation au portant. A suivre donc, à la fois au niveau du service après-vente B&G et de la solution palliative proposée…


Nous mettons très vite l’annexe a l’eau pour nous promener le long des avenues devant le port et chercher un restaurant. À Talamanca il y a un tout petit quai où nous pouvons laisser l’annexe gratuitement et débarquer facilement, c’est top. Nous flânons sur la large avenue bordées de jardins et d’aires de jeux pour adultes et enfants. Le soleil se couche et illumine les nuages d’un rose profond : c’est magnifique ! Par contre impossible de trouver un restaurant familial ouvert, c’est la fin de saison et beaucoup sont fermés, seuls les établissements de luxe sont là. Un peu dépités, nous rentrons au bateau pour faire réchauffer une boîte de couscous express.




Mercredi 2 octobre nous accueillons à bord pour l’apéro Philippe Meyer, 3 de ses copains et ses 2 chiens. Philippe est un ami des parents de Magali qui a une maison à Ibiza et qui y est justement en même temps que nous. Nous discutons de notre projet et des siens. Nous continuons nos discussions autour d’une très bonne paella au restaurant de la plage. Philippe nous donne aussi plein de bons conseils pour aller visiter la vieille ville demain.

On est vraiment à l’heure espagnole car on sort de table à 16h. On se quitte en espérant se revoir à notre retour puis on rentre faire la sieste et finir les cours de la journée.
Vers 19h on se prépare aller à terre pour retrouver l’équipage d’Apsara et leurs bateaux-copains quand on s’aperçoit que notre annexe n’est plus attachée au bateau ! Elle a dérivé vers la côte. Arthur saute sur le paddle pour aller la rattraper pendant qu’Antoine demande à Dennie d’Apsara de nous aider avec son annexe. Ils arrivent à ramener l’annexe qui s’était heureusement arrêté sur une ligne de bouée ! On a eu beaucoup de chance qu’elle ne s’écrase pas sur des rochers ou pire partie vers le large… depuis on fait très attention à son nœud d’attache.


En début de soirée nous avons rendez-vous pour un apéro sur la plage avec Apsara, Keep Kool et Malea. Apsara est un Outremer 45, Dennie et Babette sont néerlandais, ils ont leur bateau depuis un an et partent en voyage sans date de retour. Pendant leur hiver en Sicile ils ont rencontré d’autres bateaux avec enfants, dont Keep Kool et Malea qui naviguent avec eux sur la route des Antilles. Nous sommes de 5 nationalités différentes, ça fait un beau mélange cosmopolite ! Mais tout le monde parle anglais pour partager nos expériences de voile pour les hommes, de vie à bord pour les femmes et de jeux pour les enfants. C’est super sympa de pouvoir échanger avec d’autres.
Visite de la vieille ville d’Eivissa
Jeudi 3 octobre on se lève un peu tard après notre soirée copains. Il y a encore du travail pour les enfants dont l’emploi du temps est bien chargé en suivant tout le programme du CNED. Magali fabrique un pochoir pour marquer le nom du bateau sur l’annexe.


Mais à 17h on part enfin visiter la vieille ville d’Ibiza ou Eivissa (en catalan) avec le city boat, c’est un bateau bus qui traverse le port et nous mène directement au pied de la vieille ville (merci les conseils de Philippe). La première chose à faire en débarquant est de trouver un bonne glace pour le goûter. Ça nous donne des forces pour grimper jusqu’aux remparts, passer le pont levis et continuer à monter jusqu’au sommet. Nous admirons les bâtiments et le paysage. Nous passons même dans un passage secret pour finir les derniers mètres jusqu’en haut des fortifications. La ville est très belle et très bien conservée grâce au classement patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous arrivons trop tard pour entrer dans l’église sommitale alors nous redescendons les ruelles pavées.











Nous laissons notre instinct nous guider vers un restaurant de tapas. Et notre instinct est très fort car nous tombons sur une petite terrasse avec 3 troquets authentiques. Nous dînons sous les arbres avec vue sur la baie illuminée. La sangria à la cannelle est délicieuse et les tapas succulents ! Il faut tout de même mettre fin à ce bon repas pour redescendre en vitesse pour attraper le bateau de 21h30, duquel nous admirons la ville illuminée. Tout se passe bien et nous retrouvons nos couchettes pour une belle nuit.







Vendredi 4 octobre on passe encore beaucoup de temps sur l’école. On ne va pas pouvoir tenir tout le voyage comme ça. On ne veut pas être bloqués toute la journée sur le bateau car on veut aussi pouvoir découvrir nos escales. Antoine et moi (Magali), on va reprendre tous les programmes des collégiens et lycéens pour voir comment alléger. On se rend compte que le CNED fait tout le programme de manière approfondie (ce qui est très bien mais un peu trop), à l’école les professeurs ne finissent jamais le programme; alors on va réduire les séances à 40 minutes au lieu d’une heure, refaire les emplois du temps et planifier tous les devoirs sur l’année. Ça nous prend plusieurs soirées mais on espère que cette nouvelle organisation nous conviendra mieux à tous.
À 18h nous partons au dinghy dock, une équipe va faire des courses au supermarché proche et une autre équipe va tenter de peindre le nom du bateau du l’annexe. En effet normalement il faut que l’annexe soit marqué du nom du bateau. Pour l’instant c’est écrit au marqueur sous le moteur. Nous avons fait un pochoir pour peindre à la peinture de carrosserie. Cependant le pochoir en carton ne tient pas sur le plastique arrondi malgré un assemblage de scotch. On a peur que ça fasse de grosses coulures. On abandonne l’idée pour l’instant. Mais il va falloir trouver autre chose.
(suite au prochain épisode)


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