Nous avons navigué 3,5 jours entre Tanger et La Graciosa avec un vent régulier de nord-est. Nos séjours prolongés dans des ports aux eaux trop calmes nous ont désamarriné, alors on était tous un peu vaseux. Avec le prochain départ de l’ARC (rallye organisé entre les Canaries et les Antilles) toutes les marinas sont remplies, on va explorer les mouillages des îles de l’est. Mais la météo nous joue encore des tours : habituellement les Canaries sont balayés par des vents du nord et nord-est, mais une dépression très basse s’annonce qui envoie des vents d’ouest à sud-ouest, tout l’inverse des standards ! On va devoir s’adapter …
La Graciosa : une île vierge et désertique
Mercredi 13 novembre nous avons tous bien dormi chacun dans son lit (en navigation nous n’utilisons pas la cabine avant des garçons qui bouge trop, les garçons vont dormir dans la cabine arrière tribord, Antoine et Magali se couchent alternativement dans le salon transformé en lit ou dans les couchettes libres). Pendant la nuit Malea et Keep Cool sont arrivés aussi mais Malea est reparti au petit matin pour rejoindre les participants de l’ARC à Las Palmas sur Gran Canaria.
Nous reprenons l’école après l’interruption de 3 jours. On va avoir du rattrapage. Comme les Canaries font parti de l’Espagne, nous sommes en Europe et nos forfaits de portables nous font capter internet facilement, de plus la carte SIM acheté à Carthagène nous permet aussi d’être connecté au site du CNED. Nous faisons l’école devant un magnifique paysage minéral car nous avons jeté l’ancre devant une plage de sable blond au pied d’un volcan noir et rouge. Les Canaries sont un grand plateau qui s’est détaché du continent africain sur lequel des quantités de volcan ont émergé, il est balayé par des vent qui ont déposé du sable du Sahara sur les pourtours. Le paysage est donc formé de pierres noires et de sable blond. Il pleut très peu sur ces îles, la végétation est limitée à quelques plantes basses et épineuses.



À 16h nous nous donnons rendez-vous avec les bateaux copains pour un tour sur l’île. Nous allons en annexe au port. C’est le seul lieu habité de l’île avec des maisons blanches à toit plat et volets bleus ou verts. Il n’y a pas de route, seulement des pistes de sable et cailloux. Nous déambulons dans ce petit village blanc puis nous marchons sur une piste entre les volcans. Le paysage désertique est grandiose et complètement nouveau pour nous. Comme le soleil se couche à 18h, nous revenons au bateau avant la nuit, nos jambes ne sont plus habituées à marcher et Antoine doit faire attention avec sa cicatrice.












Des mouillages compliqués à Lanzarote
Jeudi 14 novembre le vent de sud ouest se lève vers 12h et nous pousse vers la côte, nous serons plus rassurés dans un autre mouillage. Nous partons vers Lanzarote près de Arrieta pour se protéger du vent d’ouest prévu. La navigation est rapide et nous arrivons pour le goûter. Une belle houle forme des vagues sur la plage et les quais, nous mouillons assez loin pour ne pas subir le ressac des vagues. Apsara essaye de débarquer pour un apéro à terre mais ce n’est pas possible car il y a trop de vagues sur la plage ou la cale des pêcheurs. Nous allons prendre l’apéro sur Apsara à défaut d’un bar à terre. Dans ces conditions nous irons chercher un autre endroit où nous pourrons aller à terre et visiter.






Vendredi 15 novembre, nous levons l’ancre dès 8h30 pour descendre vers Arrecife. Les marina sont pleines alors nous visons un mouillage entre le port de commerce et la marina, c’est peut être interdit mais nous tentons quand même, à défaut d’autre abri du vent prévu. Nous arrivons à l’heure du déjeuner et nous voudrions bien aller à terre pour un petit restaurant. Nous avons bien du mal à trouver un endroit pour notre annexe : tout est barricadé et la marina veut même appeler la police. Nous trouvons un quai après un pont bas et nous nous accrochons à des pierres (peut-être des sculptures). Nous allons au premier restaurant appétissant et nous réconfortons avec de bons hamburgers. Nous ne sommes pas très rassurés pour notre annexe et notre bateau alors, dès le dessert terminé, nous retrouvons nos embarcations et nous finissons l’après-midi tranquille à bord. À la tombée de la nuit un policier prévient Apsara que notre mouillage n’est pas autorisé. Nous n’avons pas envie de partir de nuit, alors nous décidons de braver l’interdit en restant cette nuit mais nous partirons demain matin dès le lever du jour vers un autre mouillage protégé du vent de sud-ouest. Nous nous réconfortons en fêtant la fête de Saint Arthur avec un tiramisu crémeux. 😋






Fuerteventura : des plages, des surfeurs et des wingfoils
Samedi 16 novembre, dès que le soleil se lève vers 8h, nous remontons l’ancre et mettons les voiles vers Fuerteventura. Un Outremer 51 Nausicaa y est déjà au mouillage depuis quelques jours devant le port de Corralejo. Nous l’avons contacté et il nous assure qu’il n’y a pas trop de vagues et qu’on peut débarquer en annexe au port gratuitement. Ça nous semble un bon coin pour les prochains jours de vent d’ouest et sud-ouest et l’occasion de rencontrer un nouvel équipage avec un petit fille de 7 ans.
Pour cette petite navigation nous ne mettons que la grand voile et le solent car nous remontons au près serré bâbord amure dans le vent qui longe la côte un peu au large. On longe d’abord le plateau côtier et très vite la ligne de pêche se déroule. Nous avons une touche !
Après avoir fait lofer le bateau pour le ralentir, Antoine remonte la ligne qui tire fort. Au bout d’un long moment on voit un gros poisson accroché à l’hameçon : c’est un thon à nageoires jaunes de 10 kg ! Antoine va se reposer avant de le découper à l’arrivée. C’est l’occasion pour Arthur et Alice de préparer un Roberthon pour la fête de Sainte Marguerite. De leur côté Martin et Mathilde organisent une mini chasse au trésor dans le bateau.




Le vent souffle de la plage et une multitude de wingfoils s’exercent autour des bateaux. Dans les vagues au loin beaucoup de surfeurs glissent sur les rouleaux. Nous voyons deux personnes qui rament sur un paddle avec un wingfoils en remorque mais le vent de face les empêche d’avancer. Antoine leur propose de l’aide qu’ils acceptent immédiatement. Il met l’annexe à l’eau et récupère l’élève épuisé, il le dépose sur la plage où le moniteur est très reconnaissant du sauvetage. Antoine va sauver un deuxième élève de wingfoil à la dérive, pour le même instructeur. L’école de surf avait son annexe en panne et n’arrivait pas à aller chercher tous les débutants intrépides mais épuisés. Antoine pourra négocier du matériel ou un cours …
Au retour du sauvetage Antoine va rencontrer l’équipage de Nausicaa et nous partageons le délicieux gâteau de Zoé (7 ans) avec Kalo et Lia qui viennent nous voir sur Loela. Ils sont luxembourgeois et français et voyage en bateau en Asie depuis 10 ans. Actuellement ils s’occupent du catamaran d’un ami qui voudrait rejoindre les Philippines avec son Outremer 51. Ils nous montrent où on peut amarrer notre annexe au port et ils nous font découvrir une plage de popcorn : ce sont des morceaux de corail blanc qui se sont déposés sur la plage. On dirait des popcorns ou bien du chou-fleur.








Nous dînons sur le bateau pour ne pas rater la soirée film du samedi soir. A 21h30 nous avons la surprise d’assister à un spectacle de drones sur la jetée : une centaine de drones se positionnent et s’éclairent de différentes couleurs pour former un dragon, une licorne, une sirène, une fée clochette, un château… c’est féerique.


Dimanche 17 novembre on va déjeuner à un bar de plage avec les 4 bateaux copains. Les pieds dans le sable on ne se croirait pas en novembre (il paraît qu’il fait froid en France). Après le repas nous marchons jusqu’aux dunes de sable avec l’équipage de Nausicaa qui s’étendent au sud de la ville. Les enfants ralent sur le chemin mais une fois arrivée sur place on découvre des murets de pierres noires disposées en cercle pour se protéger du vent. Ça fait de super cabanes. On a du mal à les faire rentrer mais la promesse d’une glace les motive. Grâce à l’équipage de Matthew on déguste les meilleures glaces artisanales et des bubble waffles divines.






Lundi 18 novembre, on reprend la semaine d’école puis on va à la laverie pour Magali et à la plage pour les enfants. Ils construisent un magnifique volcan en sable avec Zoé signé de nos noms de bateau. On se retrouve pour une dernière glace / waffle avant de rentrer à bord de nuit à 18h30.





Mardi 19 novembre lever à l’aube pour Arthur pour lequel Antoine a négocié un rabais sur cours de surf en échange du sauvetage des élèves de Wingfoil. Il a rendez-vous à 9h au port pour s’équiper et aller en minibus à une plage adaptée. Il revient à 13h ravi mais épuisé. Il a réussi à se mettre debout quelques fois mais les vagues étaient puissantes ! Il va dormir pendant tout l’après-midi.
Nous avons décidé de revenir à Lanzarote pour aller visiter l’île de l’intérieur. Nous déroulons le gennaker et en une heure nous sommes de l’autre côté. On va tellement vite et le congélateur est tellement plein que nous ne mettons pas la ligne de pêche. On va mouiller à Playa Blanca devant la marina Rubicon. C’est un immense resort touristique mais on peut mouiller devant la digue et aller en annexe gratuitement. On motive les enfants et on réveille Arthur grâce a la promesse d’une grosse glace a terre.
En arrivant au dinghy dock, il y a tout un tas de boutiques et restaurants, Martin et Alice dégustent une gaufre Nutella Chantilly et les autres des cornets de glace très copieux. Nous nous installons dans les canapés du restaurant et nous rencontrons 2 skippers français qui voyagent en solo chacun sur leur monocoque. Nous échangeons nos expériences jusqu’à la tombée de la nuit.



Nous sommes à présent impatients d’aller visiter l’île de Lanzarote en voiture de location avec Nausicaa. Magali a préparé tout un programme alléchant.





Laisser un commentaire