Toute l’après-midi de ce mercredi 18 décembre, nous avons eu l’impression de nous traîner. Loela ne surfe plus autant sur les vagues. À 18h, Antoine constate que la barre est à nouveau dure et tire fortement à droite. Évidemment son inquiétude sur le système de direction reprend. Pendant qu’il fait encore jour, nous sortons la GoPro sur sa canne, que nous nous sommes achetés avant de partir avec la cagnotte des amis (merci les amis, sur ce coup vous nous sauvez bien des inquiétudes), nous la plongeons dans l’eau pour regarder ce qui se passe sous le bateau. Nous constatons qu’il y a un gros paquet de sargasses sur le saildrive du moteur tribord (la partie qui dépasse sous le bateau pour tenir et faire tourner l’hélice). C’est comme si Loela traînait un gros boulet d’un côté ou bien qu’on roulait avec le frein à main serré sur la roue arrière droite. Alors nous roulons le code zéro et nous allumons les moteurs pour effectuer une marche arrière face au vent. La manœuvre est un succès ! nous repartons avec plus de 2 noeuds de plus qu’avant avec le même vent ! Comme si on avait enlevé le frein à main. Nous devrons par contre nous assurer que nous le détecterons plus tôt si ça se reproduit.
Petite incise pour les formidables maîtresses de Ligugé : les sargasses embêtaient déjà Christophe Colomb qui s’est retrouvé bloqué aussi. D’autant que nous empruntons la route de son troisième voyage où il était descendu jusqu’au Cap Vert, dans l’idée de trouver de l’or sur le « nouveau » continent à la même latitude qu’il en avait été trouvé en Afrique. Il n’avait sans doute pas tout compris à la tectonique des plaques mais il avait de l’intuition ! Avec ces sargasses dans les hélices nous avions ralenti à l’allure de ses caravelles !
Nous pouvons faire de l’eau à présent que le booster d’alternateur est allumé. Mais rapidement la pression diminue, des sargasses doivent boucher l’arrivée d’eau de mer. Antoine arrête le dessalinisateur, attend quelques minutes puis le rallume. Il va passer une heure à surveiller que la pression ne retombe pas, plié en deux en face du tableau éclairé à la frontale (la bonne idée de faire ça de nuit !)
Martin et Mathilde en lutins de Noël
Comme vous l’avez lu sur notre article de Gran Canaria, nous avons fait les courses de Noël dans les rayons lego, mais nous n’avons pas acheté de papier cadeau de la taille des merveilles approvisionnées. Martin et Mathilde vont alors décider d’en fabriquer eux même. Cela fait plusieurs jours qu’ils y travaillent : Martin dessine un très grand atelier du Père Noël et Mathilde sur le thème de Noël dans le monde entier. Ça les a occupés plusieurs jours car il faut les entendre se raconter les histoires qui vont avec les dessins. Aujourd’hui ils ont tout fini et emballent eux même les boites. Ils ne s’arrêtent pas là car ils fabriquent également des cadeaux pour leurs doudous en tricot et crochet. Et bien sûr il faut aussi des emballages cadeaux pour eux. Nous avons de vrais lutins de Noël à bord de Loela !
Une nuit à surveiller les sargasses
Après le dîner de patates douces et pommes de terre grillées au four (recette délicieuse d’Alice), le bateau ralentit à nouveau. Nous faisons une nouvelle manœuvre pour débloquer les sargasses mais cette fois nous n’enroulons pas la voile. Ça se passe bien, on pourra recommencer.
Nous commençons les quarts avec de nouvelles consignes de surveillance des signes de sargasses puisque nous sommes de nuit et que nous ne pouvons « regarder » en direct. Il faut vérifier que le graphique qui suit les mouvements de la barre ne se décale pas, que la barre n’est pas à plus de 10 degrés quand on est sur le cap, que nous surfons toujours à 9-10 noeuds et que le pilote reste bien sur le cap demandé sans se décaler. Antoine a du mal à dormir, il écoute chaque bruit et pense qu’on a toujours des algues, ce qui est sans doute le cas au vu des coups de freins temporaires mais plutôt symétriques. Au moment du changement de quart avec Magali, nous faisons une manœuvre moteur pour nous libérer de potentielles algues. Pas de nouvelles alertes pendant le reste de la nuit mais Antoine ne se repose pas vraiment. Il va s’occuper pendant son quart à répondre aux différents mails et notamment sur des bruits anormaux sur le pilote automatique : y aurait-il des bulles d’air dans le circuit hydraulique ? A priori depuis le début mais très pénible à la longue car cela fait vibrer le pilote dont le vérin hydraulique est plutôt silencieux habituellement. À voir…
La mer est toujours agitée et croisée mais le soleil pointe. On va avoir une chaude journée ensoleillée, youpi pour les panneaux solaires. Le vent baisse un peu alors quand Magali émerge à 9h, nous roulons le code zéro, empannons et hissons le gennaker. Le vent a finit par tourner globalement à l’Est tout en faiblissant vers 15nds, nous permettant un contre-bord pour nous recaler vers la route directe. En plus, nous devrions avoir les vagues plus dans notre sens sur ce bord dont autant le faire pendant la journée pour être plus confortable quand tout le monde est levé. Antoine peut aller se reposer jusqu’au déjeuner.
Une bouteille à la mer
Nous déjeunons de tortillas à la dinde (vive la viande sous vide que nous avons trouvée dans le supermarché de Gran Canaria !). Aujourd’hui nous sommes certains d’avoir passé la mi-parcours. Près de 11 jours écoulés depuis le départ et assurément moins de 10 jusqu’à l’arrivée.
Nous décidons que c’est l’endroit idéal pour jeter la bouteille à la mer que les copains nous ont offertes et remplie de petits mots pendant la fête de départ. Nous nous réunissons tous sur le bord du bateau pour procéder au lancement, non sans avoir vérifié que le bouchon est bien enfoncé. Les enfants lancent la bouteille et, miracle, elle flotte. Nous verrons si nous avons la chance d’entendre parler d’elle dans quelques mois…
Pendant l’après-midi, nous complétons le repos après les derniers jours bien agités et remplis de réparations et alertes en tout genre !
Au point de 17h UTC, nous avons parcouru 179MN malgré les ralentissements liés aux sargasses. Et nous avons eu notre meilleure journée de charge batterie solaire puisque nous n’avons perdu que 18%! De charge batteries sur 24h. Cela ne nécessitera qu’une heure de moteur sur les deux moteurs car nous n’avons pas besoin de refaire de l’eau. Un temps plus calme est prévu sur les prochains jours et la mer se calme déjà. Nous espérons reprendre un rythme d’activités familiales dès demain. À suivre !


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