Nous sommes partis de Bequia le 8 janvier à 17h pour une nuit et une petite journée de navigation vers la Martinique. Après avoir passé tant de nuits en mer, nous n’avons aucune appréhension à partir, nous reprenons notre rythme de croisière.
Traversée Bequia – Martinique
Dès le départ, nous sommes cueillis par un premier grain qui nous accélère à 10nds avant de nous faire retomber à 3nds au bout de quelques minutes. Le vent est très instable en force et en direction à cause de deux facteurs. D’une part, les grains et les nuages apportent leur lot d’accélération puis de ralentissement, et d’autre part, nous passons « derrière » l’île de Saint-Vincent puis de Sainte-Lucie et les vents ont du mal à passer « par-dessus ».
Nous suivons un bateau qui avance essentiellement au moteur à environ 6nds (donc moteur assez fort). Juste après l’avoir dépassé, vers 18h30, nous nous résolvons à mettre un moteur car le vent est tombé en dessous de 3nds et malgré notre code zéro déployé nous ne pouvons pas avancer à plus de 2nds et le pilote automatique ne peut plus barrer.
Le vent revient à nouveau pour le dîner, en compagnie d’un groupe de dauphins qui nous distraient puis retombe une heure après. Nous déroulons à nouveau le code zéro pendant le quart des ados et avançons à plus de 7 noeuds pendant 3h ! Puis Magali récupère un renforcement du vent qui fait que nous passons sous solent un peu avant 4h du matin. Mais le vent retombe et Antoine repasse sous Code zéro à 5h du matin. A 7h, nous arrivons dans le dernier canal entre Sainte-Lucie et la Martinique et le vent forcit à nouveau, nous repassons sous Solent mais en fait c’est juste l’effet de la pointe et le vent retombe à nouveau et nous repassons à nouveau sous code zéro.
Les enfants se réveillent et nous profitons du soleil pour faire de l’eau avant d’arriver. A midi, nous arrivons en face du Marin et parcourons les derniers milles au moteur. Le chenal d’accès est très long car l’abri est très bon.
Cette traversée aura été assez tranquille au niveau des vagues mais avec beaucoup de manoeuvres pour continuer à avancer à la voile. Le bateau qui a fait toute la traversée au moteur juste devant nous est arrivé une heure avant nous mais il a consommé 5 à 10 fois plus de carburant. Nous sommes décidément des voileux qui avancerons à la voile dès que le bateau avance à plus de 3nds.







Retrouvailles avec la France … et les travaux
Arrivés le 9 janvier, nous mouillons au Marin, il faut trouver une place au milieu de tous les bateaux présents … nous sommes dans le plus gros mouillage des Caraïbes ! Nous nous retrouvons à côté de l’Outremer 52 Salto que nous avions rencontré en Corse. Le temps de déjeuner et de se remettre à l’école, Aurore et Pascal, du chantier Outremer Martinique, sont déjà là pour planifier les petits travaux à faire.
Ils nous proposent d’avancer les travaux qui étaient prévus à partir du 03/02. Ils souhaitent profiter de la venue des équipes de la Grande-Motte le 20/01 pour faire nos retouches d’étanchéité de hublot, le changement d’échelles de bain, la suppression des grincements et la remise en place des câbles du mât. Il va falloir reprendre toute notre organisation : annuler le logement qu’on avait réservé et en retrouver un autre mais nous serons complètement libre lors de la venue du papa de Magali début février.
Le lendemain matin, Antoine débarque à terre pour chercher des croissants, il se rend compte de la facilité d’être en France. Tout est plus facile quand on parle partout notre langue maternelle et que les produits et les organisations sont ceux auxquels nous sommes habitués. Depuis fin septembre nous étions à l’étranger … en dehors de notre zone de confort.
Pendant que nous dégustons nos premiers croissants, Pochon vient faire les réparations de girouette et pilote dans la matinée. Puis nous allons vite à terre pour profiter de la gastronomie française. Nous allons au restaurant… et craquons pour une raclette, bœuf bourguignon, bavette échalote et carpaccio. Un grand régal 😋


De retour au bateau il faut vite repartir du mouillage car une régate à lieu ce week-end et nous sommes dans la zone interdite au mouillage pour le weekend. Nous allons au moteur juste à côté à Sainte Anne.
Au mouillage de Sainte-Anne nous rencontrons des ados
Samedi 11 janvier nous débarquons au dinghy dock devant l’église, c’est très grand et très pratique avec plein d’échelles pour mettre l’annexe et monter à terre. Nous déambulons dans les rues tranquilles du village avec nos sacs de linge jusqu’à la laverie. Entre 2 machines nous prenons un goûter glaces, barbe à papa et bubble wafle (depuis que les enfants ont découvert ça ils ne s’en lassent pas). Nous marchons jusqu’à la plage du nord et admirons le coucher de soleil sur la mer.



Dimanche 12 grasse matinée puis nous allons au parc aquatique de structures gonflables dans l’eau. Nous sautons tous les 6 sur les trampolines et glissons sur des toboggans. On s’amuse comme des fous mais Alice se fait mal au petit doigt de pied et Arthur au petit doigt de la main. Nous rencontrons l’équipage de Quillo qui sont germano-espagnols avec 2 filles de 14 et 12 ans. Nous allons jouer au ballon le long de la plage, le soleil tape et nous sommes contents de nous jeter dans l’eau. Nous rentrons au bateau rapidement car les parents se sont organisés une soirée en amoureux et les enfants vont faire un battle build Minecraft : ils ont 2 heures pour construire sur le thème « cabane dans les arbres ».



Lundi matin le doigt de pied d’Alice a gonflé et bleuit. Nous faisons une attelle avec le doigt de pied d’à côté et cherchons un rendez-vous chez un médecin car nous n’avons pas très envie de faire la queue au urgences pour un petit doigt où il n’y a pas grand chose à faire. Il faudra attendre mardi matin pour aller aux consultations sans rendez-vous du médecin de Sainte Anne.
Nous louons une voiture pour aller faire le plein au supermarché du Marin car nos réserves sont au plus bas. Antoine va aussi acheter un testeur de salinité de l’eau pour vérifier la production de notre dessalinisateur car nous avons un doute depuis quelques temps. Le test s’avère positif donc nous sommes rassurés, pas de membrane à changer. Nous sommes invités pour l’apéro à bord de Quillo, c’est un vieux monocoque qu’ils ont acheté en Grèce puis retapé à Barcelone pour partir un an faire le tour de l’Atlantique. Nous dégustons du jambon espagnol et du chorizo accompagné d’accras de morue antillais en parlant un mélange d’anglais, français, espagnol et allemand… les rencontres internationales !
Mardi matin Antoine et Alice vont donc au cabinet médical, ils font une heure et demie de queue sous une terrasse couverte avec vue sur un jardin luxuriant de fleurs et de bananiers (C’est mieux que nos salles d’attente de métropole avec du linoléum gris et des ficus défraîchis). Le médecin confirme que c’est soit une entorse soit une fracture et que nous avons fait la bonne attelle. Il n’y a qu’à attendre entre 1 et 4 semaines en fonction de la gravité du choc. Nous revoyons donc notre programme de randonnée en Dominique par des escales plages en Martinique. L’après-midi Arthur et Martin vont chez le coiffeur pour faire raccourcir leur cheveux qui ont bien poussé depuis juillet ou septembre et qui donnent trop chaud.





Mercredi 15 janvier Antoine va à son tour chez le même coiffeur pour raccourcir ses boucles. L’après-midi nous avons rendez-vous aux structures gonflables aquatiques avec 5 bateaux avec enfants. C’est l’Outremer 5X Lana qui nous a contacté grâce au groupe Whatsapp Nautikids. Ils ont traversé l’Atlantique avec l’ARC et y ont rencontré d’autres équipages avec des ados. Encore un grand mélange de nationalités mais pas besoin de parler la même langue pour sauter dans l’eau ! Les parents échanges sur leurs aventures pendant que les enfants jouent.



Cocotiers, mangrove et carnaval
Jeudi 16 janvier nous décidons d’aller découvrir la plage des salines un peu plus au sud. Après l’école nous levons l’ancre et descendons dans le vent les quelques miles. Nous jetons l’ancre devant une très grande plage de sable blond bordée de cocotiers. Il n’y a que 4 bateaux, mais plein de monde sur la plage. Nous y allons en paddle pour débarquer facilement. Baignade, jeux de sable, balade le long de l’eau et le soleil se couche déjà. Nous nous faisons dévorer par des puces de sable, il est grand temps de rentrer pour une soirée film !






Vendredi l7 janvier le réveil est un peu tardif alors nous faisons un peu d’école et nous partons vers le fond de la baie de Fort de France. Nous tirons des bords entre les balises pour atteindre Petit Ilet. C’est un tout petit îlot jardin. Il est trop tard pour débarquer. C’est la fête d’Antoine aujourd’hui alors notre repas de fête s’impose : repas crêpe !




Samedi matin nous nous levons très tôt (7h30) pour aller visiter la mangrove en annexe. Nous pouvons découvrir la rivière salée qui est un canal d’eau saumâtre au milieu des palétuviers. Nous suivons la rivière entourés de racines aériennes sur lesquelles une multitude de crabes se nichent. Des sortes de hérons blancs s’envolent devant nous tout le long. Des poules d’eau noires et rouges nagent sur les bords. Nous ne pouvons pas rejoindre le vieux canal car des arbres nous barrent la route. Nous faisons demi-tour et traversons le bras de mer vers le vieux canal, mais là encore nous serons arrêtés au bout de 50m par des arbres tombés.







Nous allons ensuite découvrir Petit Ilet. Il y a un ponton de bois pour amarrer l’annexe et débarquer sur les roches volcaniques recouvertes de terre de la mangrove. C’est aménagé comme un jardin avec des bancs, tables de pique-nique et un petit kiosque. Un belle végétation a été planté avec des cocotiers, manguiers, amandiers, bambous, fleurs … Nous sommes tous seuls et faisons le tour en 5 minutes.




Nous levons l’ancre et rallions Fort de France au moteur pour recharger les batteries (la navigation à la voile sous les nuages d’hier n’a pas aidé). Nous nous installons au mouillage devant le fort Saint Louis et nous allons rapidement au quai des annexes pour débarquer, déjeuner et visiter la ville. La cathédrale Saint Louis très colorée a été rebâtie en 1891 après avoir été détruite par 2 incendies, un tsunami et un tremblement de terre ! Pendant le déjeuner, un animal descend d’un arbre de la place non loin de notre table. C’est… un iguane, tout vert avec son immense queue effilée. Il semble qu’ils se baladent un peu partout en ville, comme les chats en France Métropolitaine ! Nous sommes vraiment dans un environnement exotique.
Un peu plus loin la bibliothèque Schoelcher est un bâtiment du même architecte qui a mélangé des styles grecs, orientaux et coloniaux. La chaleur nous assomme et nous rentrons faire la sieste. Les parents profitent de la proximité avec la ville pour se faire une soirée en amoureux et les enfants refont un building battle Minecraft sur le thème « repaire de pirates ». (Martin est élu vainqueur par le jury)







Dimanche 19 janvier c’est le pré-carnaval de Fort de France. Nous débarquons pour voir le village exposants, déjeuner crêpes bretonnes et admiration du défilé coloré et musical. Une vingtaine de groupes de différentes associations présentent leur chorégraphie : des danseurs, des tambours maracas et trompettes lambi défilent pendant 3 heures dans les rues. Le public est au rendez-vous dans une ambiance survoltée. Pour participer nous aussi nous revêtons chacun un collier de fleurs multicolores. Au bout d’une heure de danse, nous repartons.








Nous voulons arriver pour dîner à Sainte Anne. En effet nous avons rendez-vous lundi matin sous la grue du Marin pour une semaine de travaux. Nous y allons à la voile avec un vent très irrégulier entre 6 et 25 nœuds selon les reliefs de la côte. Nous sommes partis un peu tard et devons finir de nuit sans voir ni les vagues ni les grains qui arrivent ni les casiers des pêcheurs très mal signalés. A 19h nous avons le vent dans le nez à plus de 25 nds, nous préférons finir au moteur. Et bien nous en a pris car nous arrivons sous un grain qui s’annonce terrible. Nous arrivons à trouver une place à la lueur du projecteur et jeter l’ancre sous une pluie battante. La manœuvre semble correcte, nous pouvons rentrer nous sécher. Le grain continue toujours et des rafales de vent montent à plus de 35 nœuds. Heureusement notre ancre est bien planté dans le sable, contrairement à notre voisin qui dérape de 30 m (ça tombe bien, on était un petit peu trop proche de lui).

Nous avons bien profité de ces quelques jours en Martinique pour les attraits des mouillages, des plages, des villes et des rencontres avec d’autres familles. Nous apprécions beaucoup le climat tropical : 28 degrés tout le temps avec un petit vent rafraîchissant mais pas trop, la mer à 29 et des averses intenses régulièrement (surtout la nuit) qui lave le bateau … il n’a jamais été aussi propre sans effort. La semaine prochaine nous allons vivre à terre pendant que le bateau sera au chantier. Les enfants sont impatients de profiter d’un lave-vaisselle et de piscines 😉





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