Saison 4 Ep 7 : Derniers jours en Martinique

Les réparations sont enfin finies mais nous décidons finalement de rester jusqu’à dimanche dans le secteur pour accueillir notre ami corsairiste qui arrivera d’une transat en solitaire dans la Transquadra. Ensuite ce sera le moment de mettre les voiles vers le nord en petites étapes.

Randonnée canyoning aux chutes du Carbet

Nous n’avons pas encore vu de cascade ! Alors ce vendredi 14 février, nous louons 2 voitures pour voir la cascade du toboggan du Carbet au nord de l’île. C’est une randonnée apparemment facile de 45 min aller. Nous roulons une heure et demie et arrivons un peu avant 12h à l’entrée du chemin. Il y a un grand panneau qui signale l’interdiction de randonnée par temps de forte pluie. Comme il pleut un peu, ça nous fait hésiter, d’autant que le chemin a l’air très très boueux. Mais nous n’avons pas fait tout ce chemin pour rien alors nous essayons et nous nous disons qu’on fera demi tour si c’est impraticable. C’est un petit chemin qui longe la rivière du Carbet au milieu de la forêt tropicale. Il faut traverser plusieurs fois à pied pour suivre le sentier. Avec toute la pluie de ces derniers temps, il y a beaucoup de boue et l’eau de la rivière est assez haute. Parfois Mathilde a de l’eau jusqu’aux cuisses. Il faut trouver l’endroit entre les pierres où l’eau est la moins profonde. Heureusement nous avions tous mis nos chaussures de bateau qui évacuent l’eau très vite, en tong ce serait impossible. Antoine chute dans l’eau à mi-parcours, les affaires dans les sacs étanches étaient heureusement en sécurité ! Nous grimpons et pataugeons tant bien que mal, ça ressemble plus à Koh-Lanta sous la pluie qu’une randonnée facile. Nous sommes presque arrivés au bout quand Magali glisse sur une plaque de boue et s’entaille sérieusement la jambe sur une pousse de bambou. On continue un peu mais la dernière partie s’avère trop compliquée, il faudrait nager ou marcher dans l’eau jusqu’à la taille pour les grands pour voir la cascade ! Alors nous décidons de rebrousser chemin. Alice tombe à son tour dans l’eau. Nous sommes en piteux état et nous atteignons les voitures sous une pluie battante. Nous décidons de manger nos sandwiches dans les voitures et de rentrer à Sainte-Anne, non sans un arrêt à la pharmacie pour montrer la plaie de Magali et poser 4 steri-strips…

Nous nous rappellerons longtemps de cette randonnée aventureuse! Nous avons bien mérité une bonne gaufre bien garnie chacun après être passés au bateau pour nous changer.

Sainte-Anne sous la pluie jusqu’au carnaval

Samedi 15 février il pleut toute la journée, alors nous restons au bateau et travaillons. Nous ressortons le puzzle que nous avions laissé en plan depuis les Canaries.

Dimanche 16 février Philippe Benaben (notre copain de Corsaire) doit franchir la ligne d’arrivée de la Transquadra vers 7h, nous l’avons suivi sur le site de la course. Magali et Antoine descendent l’annexe à 6h pour aller l’accueillir. Le jour se lève et nous voyons son bateau se rapprocher. Nous filmons son arrivée et allons le saluer dans le chenal. Il ne met pas longtemps à nous reconnaître et paraît bien content d’avoir un mini-comité d’accueil sur l’eau. Nous l’aidons à s’amarrer au ponton. Pendant que la presse spécialisée l’interviewe nous papotons avec sa copine et le vainqueur de la course qui est arrivé avec 2 jours d’avance sur tout le monde. En effet, la Transquadra peut se courir en solo ou en duo, le premier est donc un solo qui a devancé tous un paquet de bateaux duo. Philippe est arrivé deuxième des solos : bravo !!! Nous allons prendre le petit déjeuner ensemble avant de le laisser se reposer. C’était improbable de se retrouver de l’autre côté de l’Atlantique 15 ans après notre dernière régate ensemble.

Nous rapportons les croissants au bateau car il faut motiver les troupes. Le soleil pointe enfin, nous allons pouvoir faire les photos du carré, du cockpit et des extérieurs de Loela pour mettre en ligne l’annonce de vente. Nous débarrassons toutes les affaires du salon dans les cabines. Quand tout est nickel Antoine est prêt à tirer le portrait… mais de gros nuages masquent le soleil 😱. Dépités nous allons à terre pour déjeuner pour ne pas tout salir. C’est le jour de répétition du carnaval à Sainte-Anne alors il y a des stands de crêpes et panini dans la rue. Il y a du monde et ils sont un peu désorganisés alors nous attendons une heure pour 2 crêpes et 4 panini ! Mais c’est la fête créole. Le soleil revient et nous pouvons revenir faire les photos.😮‍💨

Arthur et Alice veulent se reposer au bateau, nous partons avec Martin et Mathilde voir la parade de carnaval. Le ponton à annexes est plein, nous mettons notre annexe en deuxième rideau avec l’ancre arrière pour la maintenir. Les danseuses et musiciens nous régalent de musique tonique. Les costumes sont joyeux et festifs. Ça nous redonne la pêche !

Nous avons fait tout ce que nous devions faire et ce que nous voulions voir à Sainte-Anne et au Marin. Nous sommes prêts à découvrir d’autres contrées mais la route étant longue nous allons faire un stop à Saint-Pierre au nord de la Martinique.

Escale à Saint-Pierre

Lundi 17 février nous avions prévu de partir au lever du soleil mais il pleut encore… On attend une éclaircie vers 9h pour lever l’ancre. Après les grains il n’y a plus de vent donc nous partons au moteur, cela nous permettra de chauffer l’eau pour la douche ! Au bout de quelques miles, le vent se lève et nous pousse au portant vers le nord. La navigation est tranquille entre deux averses. Nous arrivons à Saint-Pierre en début d’après-midi. Ce sera école pour le restant de la journée.

La météo annonce des vents très forts (jusqu’à 40 nœuds) dans le canal entre la Martinique et la Dominique. Nous préférons rester une journée de plus ici pour avoir une traversée plus favorable en partant tôt mercredi matin.

Donc mardi 18 février nous allons visiter la ville de Saint Pierre qui a été l’ancienne capitale de la Martinique jusqu’à l’éruption de la montagne Pelée en 1902. Nous débarquons sur le quai en début d’après-midi. Nous allons tout d’abord voir la cathédrale blanche que nous voyons très bien depuis la mer. Elle a été reconstruite à l’identique de 1923 à 1956. Les dernières restaurations ont été réalisées en 2024 avec l’ajout des clochetons et le renforcement des tours avec une structure métallique anti-sismique.

La ville semble un peu éteinte, les boutiques sont fermées et il y a très peu de monde. On est loin de l’agitation de Fort-de-France. Saint-Pierre semble loin des circuits touristiques. Nous ne trouvons des glaces uniquement au petit supermarché. Ça nous motive tout de même pour marcher vers les ruines du théâtre et de la prison. Nous voyons le cachot qui, d’après la légende, a protégé le seul rescapé de l’éruption du 8 mai 1902. Des nuées ardentes ont dévalées sur la ville brûlant tout sur leur passage. Nous allons ensuite au musée mémorial Franck-A-Perret pour en apprendre plus sur cette catastrophe et rendre mémoire aux 28000 victimes estimées. Il y a eu des événements sismiques préalables faisant fuir une partie de la population. Une commission municipale a été constituée le 7 mai pour étudier le phénomène… un peu trop tard pour sauver quoique ce soit puisque l’éruption a eu lieu le lendemain. Dans le musée nous voyons des photos de l’époque et des objets fondus par la chaleur volcanique. Une salle est consacrée à la mémoire des 7000 victimes dont on a retrouvé les noms, des habitants mais aussi beaucoup de marins qui étaient amarrés devant la ville. D’ailleurs il y a un champ d’épaves de bateaux devant la plage.

Il y a eu d’autres éruptions en 1932. Et ce n’est qu’après que la ville s’est reconstruite petit à petit. C’est émouvant de découvrir ce lieu chargé d’histoire et d’émotions. En rentrant au bateau Martin s’initie à la conduite de l’annexe autour de Loela, il se débrouille comme un chef.

Le soir nous nous couchons tôt car nous prévoyons de partir à 6h dès le lever du soleil vers la Dominique.