Après 3 semaines d’arrêt à Annapolis nous reprenons la route vers notre dernière (et très attendue) étape américaine. Nous allons retrouver Matlo et Solaine avec qui nous allons visiter New York City. Il va nous falloir une petite semaine pour rejoindre la ville.
Marina du paradis à Swan Creek
Lundi 16 juin 2025 Nous nous levons avec seulement 30% de batterie ! Le retour à bord avec des frigo pleins fait consommer plus et un temps très nuageux ne charge pas…Comme il n’y a pas de vent ou de face nous décidons de traverser la baie au moteur car nous avons rendez-vous avec Matlo juste en face. Nous arrivons à Swan Creek vers 13h30 avec 70% de batterie. Nous jetons l’ancre à côté de Matlo qui est arrivé la veille. Le temps est bruimeux (un mélange de bruine et de brume). Nous déjeunons à l’intérieur puis nous mettons les pantalons et pulls et nous allons rejoindre Vincent, Céline et leurs 2 garçons à la marina de Haven Harbour. C’est un endroit chaleureux pour les navigateurs malgré qu’il n’y ait personne tout est ouvert et à disposition : aire de jeux, boules de pétanque, jeu d’échecs géant, wc, douche, laverie, vélo et confortables canapés sous une terrasse abritée de la pluie. Nous passons un agréable moment. Les parents jouent au Frisbee pendant que les plus jeunes jouent à l’aire de jeu ou à la pétanque. De retour au bateau nous dînons d’une soupe chaude. Nous regardons OSS 117 : Le Caïre Nid d’espions sur notre nouveau lecteur DVD.




Mardi 17 juin réveil tranquille, Antoine part faire un footing à terre avec douche chaude à la marina au retour. Martin, Mathilde et Magali font une partie de Bonne Paie : objectif : atteindre 10 000 F pour arrêter. Martin y arrive en premier au bout de 7 tours de plateau. Il y a toujours un voile nuageux mais pas de pluie et les températures sont plus douces, nous ressortons donc les shorts et T-shirt pour aller explorer la petite ville de Rock Hall en vélo. À la marina il n’y a pas de vélo enfant alors Mathilde s’installe sur le guidon d’Antoine. C’est très tranquille en semaine, il n’y a que 2 restaurants ouverts sur la dizaine installés. Le week-end ça doit être plus actif car tous les établissements et boutiques touristiques ne sont ouverts que vendredi samedi et dimanche. Nous avons repéré un restaurant de crabe sur la marina donnant sur la baie. Nous dégustons alors des Crabe Cakes locaux (peut-être car nous avons croisé sur l’eau des multitudes de casier). Nous continuons notre chemin le long des rues de petites maisons en bois basses et ornées de jardins fleuris magnifiques. Nous arrivons à l’aire de jeux communautaire : elle est énorme ! Nous pensons qu’ils ont pris toutes les options possibles du catalogue. Les enfants s’amusent comme des fous surtout quand Mathias et Loris les rejoignent. Pour le goûter direction la glacerie au centre du village (la seule boutique ouverte du marché), que ça fait du bien de manger une glace dehors et au soleil ! Nous retournons à la marina, les enfants jouent sur la structure de pirate pendant que les grands discutent dans les canapés. Nous récupérons notre linge propre et sec que nous avions lancé gratuitement et c’est l’occasion de profiter des douches chaudes pour tout le monde. D’autant plus que nous apprenons que la baie de Chesapeake est maintenant trop peu salée pour faire marcher le dessalinisateur correctement. Il va falloir trouver des moyens de remplir le réservoir d’eau dans les marinas pour la suite et aussi à New York. Le soir nous regardons la suite d’OSS117 avec plaisir.







Rivière sauvage à Sassafras
Mercredi 18 juin temps gris de brume chaude et sans vent. Nous partons au moteur vers Sassafras River en traversant prudemment le banc qui barre l’entrée de Swan Creek. Nous comprenons pourquoi l’aigle est le symbole des USA car nous en voyons partout, sur chaque poteau un couple niche, beaucoup de rapaces survolent également les berges. Ensuite nous hissons les voiles et faisons un peu de voile pour rejoindre la rivière. C’est plutôt rare dans la Chesapeake avec le temps actuel. Arrivés au mouillage les orages éclatent au nord et au sud mais pas sur nous, ouf ! Ça nous amène tout de même un peu de pluie. Mathilde s’occupe en nous faisant des cookies et les autres ressortent un puzzle.

Avec Matlo nous attendons les derniers nuages pour mettre l’annexe à l’eau afin d’aller nous dégourdir les jambes. Il y a un petit ponton à côté d’une cale de mise à l’eau mais tout est placardé interdit avec risque de 100$ d’amende… comme il n’y a vraiment personne nous prenons le risque. Nous cherchons un sentier dans la forêt dense. Après un mini arboretum nous trouvons un sentier balisé avec des toutes petites grenouilles qui sautent devant nous. Nous contournons et parfois sautons au-dessus de gros troncs de chênes abreuvés par les eaux marécageuses de la rivière toute proche. Quelques centaines de mètres plus loin nous retombons sur la route, déserte, nous ne risquons rien. C’est vraiment agréable cette petite randonnée en forêt tempérée !










Nous captons enfin un tout petit peu de signal internet : Solaine est arrivé au mouillage à côté de nous !!! Nous remontons dans les annexes pour aller les saluer, nous les avions quittés il y a un mois à Saint Augustine. Nous allons fêter nos retrouvailles pour l’apéro sur Matlo, nous sommes tous très heureux de nous revoir. Nous discutons tardivement, il va falloir faire un dîner rapide. Magali fait chauffer du lait pour une purée mousseline mais le temps qu’elle aille aux toilettes un tiers de la casserole déborde… il y en a partout 😩. Alice aide à éponger et Antoine démonte tout le four pour essuyer ce qui a coulé dessus et dessous. Nous allons dîner vraiment tard avec ces aventures.






Passage du Chesapeake and Delaware Canal
Jeudi 19 juin départ à 8h de Sassafras River pour pouvoir passer le canal entre la Chesapeake Bay et la Delaware Bay avec le courant descendant. Le vent se lève à 10 nds, nous pouvons mettre les voiles et même le gennaker : que ça fait du bien de ne pas entendre le moteur ! Par contre il faut rester attentif aux bouts de bois flottants, nous ne voudrions pas abîmer notre belle coque fraîchement réparée.



Nous rentrons dans le canal toujours sous gennaker, nous retrouvons nos sensations de régate de Corsaire en rivière avec le vent qui varie en force et en direction à chaque arbre ! Il faut rester juste patient : quand la voile se dégonfle, elle se regonflera très vite. Magali reste concentré sur le pilote automatique pour rester bien au milieu du canal. Vincent de Matlo, notre expert courant, nous avait bien prévu une aide supplémentaire jusqu’à 17h, nous avons le courant avec nous qui nous fait descendre tout seul. Jeremy de Solaine, notre expert apéro, nous a prévu une petite halte pour déjeuner. Au tiers du canal le petit port de Chesapeake City accueille les bateaux de passage soit sur un ponton municipal gratuit soit au mouillage au milieu du port. Solaine et Loela arrivés les premiers se mettent au ponton, Matlo jette l’ancre. Nous nous retrouvons à 13 au restaurant sous un soleil estival, nous dégustons un repas froid salade, tacos, sushi, pizza.





Martin va passer l’après-midi sur Matlo, il va pouvoir espionner et surtout jouer avec les copains. Nous continuons notre chemin le long du canal toujours au gennaker avec Magali a la barre. Antoine aide Mathilde à monter le circuit de bille que Grand-pa lui a offert pour son anniversaire. Nous passons chaque pont en se demandant s’il est assez haut mais tout va bien. Le vent est toujours complètement instable mais nous avançons encore à la voile. Il faut attendre le dernier pont pour enfin avoir un vent stable et plus soutenu, nous filons vers la sortie dans la Delaware Bay. Nous roulons alors le gennaker pour passer sous solent car nous devons nous glisser au près entre la côte et une ligne d’îlots et digues. Nous nous dépêchons de rejoindre la plus grande île Reedy Island et la côte avec de grands arbres pour jeter l’ancre. Le ciel derrière nous est tout noir et des orages violents sont annoncés sur zone avec des messages répétés à la VHF qui parlent même de tornades dans les terres. Nous les suivons au radar également.






Arthur, Alice et Magali affalent le gennaker pour qu’il ne se déchire pas, nous ramassons tout ce qui traîne et Mathilde ferme toutes les fenêtres et le tour de cockpit. Nous jetons l’ancre sous les premières gouttes, nous mettons toute la chaîne (50 mètres) plus la pantoire pour être sûr de tenir dans les rafales. Le vent monte rapidement jusqu’à 40 nds. Le ciel est noir. Des éclairs éclatent autour. La pluie battante s’abat sur nous. Nous nous réfugions à l’intérieur les moteurs allumés au cas où nous déraperions et les appareils électroniques dans le four et la cocotte minute comme cage de Faraday. Heureusement ça se passe bien, tout se calme progressivement. La pluie s’arrête, nous aurions pu chercher Martin mais il est en pleine partie de Monopoly … il va falloir attendre 🤣. La bonne nouvelle c’est que l’orage a fait chuter la température qui était étouffante, nous dînons agréablement à l’intérieur.
Vie nocturne à Cape May
Vendredi 20 juin cap vers Cape May. Nous partons les derniers : avec 50 mètres de chaîne à nettoyer ça prend du temps, surtout qu’un gros pâté de glaise verte est collé à l’ancre … nous devons la gratter avec la gaffe et le jet d’eau ! Le vent de travers de 12nds fait filer Loela à son allure la plus rapide. Nous dépassons rapidement Solaine. Il faudra quelques temps sous gennaker pour doubler aussi Matlo. Nous filons sur cette mer sans vague. Quand nous contournons le cap, le vent tombe et des mouches piquantes arrivent en troupeau. C’est horrible, nous nous calfeutrons à l’intérieur… nous préférions limite les moustiques que nous claquions plus facilement car ces petites mouches sont très réactives




Nous longeons les plages où nous apercevons de nombreux vacanciers. Derrière la dune des maisons balnéaires se dessinent. Le vent tombe à un mille des digues de l’arrivée. Nous roulons le gennaker et allumons les moteurs. Matlo qui nous a rattrapé est plus courageux et finit tout à la voile. La zone de mouillage est à l’intérieur de la rivière, entre le chenal et la zone d’entraînement des Coast Guards, nous sommes un petit peu loin de la ville mais bien protégés. Ce soir nous dinons tôt à bord et les parents vont aller boire un verre en ville pendant que les enfants jouent sur Loela à Mario Kart avec les nouvelles manettes de Switch ; chacun est content de son moment entre eux.


Pendant que Matlo et Solaine revêtent leurs habits de lumière, Antoine part faire un petit footing entre la marina et la plage. Il passe devant des Bed & Breakfast cossus, de nombreuses églises et des rues animées. Nous sommes vraiment dans une station balnéaire chic. Nous nous retrouvons tous dans un bar du front de mer pour un apéro en terrasse. Le bar fermant à 23h nous continuons notre soirée dans un autre bar qui accueille un super concert. Un groupe d’une dizaine de musiciens et chanteurs est agglutiné sur une petite scène, le public de trentenaires danse et boit sur les reprises des tubes de rock américain. Quelle ambiance ! Nous aussi nous dansons jusqu’au bout de la nuit.







24h de navigation vers New York
Heureusement que le vent n’est sensé se lever que dans l’après midi de ce samedi 21 juin car nous pouvons faire la grasse matinée avant de partir vers New York. Nous levons l’ancre à 13h30 et remontons le chenal au moteur au côté de Solaine. Matlo est déjà parti il y a une heure. Nous croisons des coquilles de limule mort, cela fait une sorte de vaisseau spatial de type Faucon Millenium de 30 cm de diamètre.
À 14h nous déroulons le gennaker et filons à 8 nds sur une mer plate. Martin nous fait un gâteau que nous dégustons pour le goûter, cela nous fera un bon en-cas cette nuit. Antoine potasse le manuel du pilote automatique pour peaufiner les réglages. Nous dépassons Matlo à vive allure malgré leur belle voile à parasailor, il faut dire qu’à 130 degrés du vent c’est l’allure la plus rapide de Loela.





Antoine prend le premier quart car il pourrait y avoir des rafales. Ensuite Magali fait le quart du milieu de nuit. Il faut faire attention aux nombreux bateaux et cargos qui vont et viennent de la baie de New York. Les enfants prennent le dernier quart d’arrivée au lever du soleil. Nous gardons le gennaker jusque devant le fameux pont de Verazano qui marque l’entrée de la baie de New York. Il est 8h30 et nous sommes tous sur le pont pour apercevoir la skyline de New York City et la Statue de la Liberté🗽 . Le vent s’arrête sous le pont et nous continuons au moteur dans les nuages. Le ciel est gris et nuageux, la pluie menace mais nous restons dehors ébahis devant le spectacle qui s’offre à nous. Que c’est émouvant de voir les grattes-ciels qui se dessinent sur la presqu’île de Manhattan. Nous sommes comme les émigrants qui arrivaient il y a plus d’un siècle ! Maintenant le paysage a un peu changé, il y a des buildings qui se sont construits sur Brooklyn et sur Jersey City.





Nous progressons dans la baie en suivant le chenal, les bouées sont équipées de grosses cloches qui tintent avec le mouvement des vagues… très efficaces en cas de brouillard. Nous arrivons enfin devant la Statue de la Liberté : quel symbole ! (Surtout dans le contexte politique actuel aux USA). Nous faisons les photos souvenirs en passant devant et allons rejoindre d’autres voiliers au mouillage derrière Liberty Island. Normalement le mouillage autorisé est devant la statue mais c’est là où passe tous les ferrys touristiques, nous préférons nous mettre derrière. L’orage gronde, le vent se lève et la pluie s’abat juste quand nous descendons l’ancre. Nous pensions être bien accroché mais les rafales à 40 nds nous décrochent. Nous devons remonter l’ancre, aller un peu plus loin et dérouler 50 mètres de chaîne pour nous assurer de ne plus bouger. Maintenant nous pouvons savourer le moment présent d’être arrivé jusqu’à New York à la voile, un vieux rêve devenu réalité 🥹.







Nous nous reposons de cette traversée en ne cessant d’admirer la vue. Solaine et Matlo arrivent dans l’après-midi. Martin et Mathilde vont jouer sur Solaine. Antoine, Delphine, Vincent et Celine vont faire un footing au Liberty Park pour préparer les muscles à 10 jours de visites intenses.












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