Le voyage de Loela

Nous avons levé l’ancre à 13h devant la Statue de la Liberté ! L’équipage est plutôt très enthousiaste à l’idée du retour vers la maison car nous avons vécu de très belles choses pendant ce voyage et que nous avons hâte de les raconter et de retrouver les copains !

De bons augures pour commencer

Les prévisions sont plutôt clémentes pour le début de la transat avec peu de mer et du vent favorable sur une grande partie du parcours. Nous découvrons aussi le confort d’un routeur à terre qui va nous orienter pour passer entre l’anticyclone et les dépressions. Nous espérons bien que cela va alléger la charge mentale de la météo !

Le vent est déjà établi au sud et nous mettons les voiles en mode prudent avec un ris dans la grand voile au cas où le vent forcisse sous le pont de Verazano. Nous tirons des bords en contemplant la skyline qui s’éloigne et le pont qui se rapproche. Il y a quelques bateaux à voile sur l’eau mais un trafic plutôt calme, sans doute lié au lendemain de fête du 4 juillet ? Nous dégustons un repas à base de viande de bœuf grillée pour prendre des forces avant la grande traversée.

À 14h30 nous entamons officiellement la transat en passant sous le pont et nous continuons à tirer des bords en face du quartier balnéaire de Brooklyn, Coney Island, bordé de plages au sud où se pressent de nombreux estivants en week-end. Après un total de 17 virements de bord, nous passons enfin à 17h30 la pointe Sud-Ouest de Rockaway qui signe la sortie de la baie de New York, nous pouvons arrêter d’aller vers le Sud et les Bahamas pour prendre un cap vers l’Est vers l’Europe et les Açores. Il est temps de tester le bon fonctionnement du dessalinisateur que nous n’avons pas fait fonctionner du tout depuis 15 jours (l’eau de l’Hudson était bien trop sale et douce) et pas beaucoup depuis plus d’un mois (l’eau de la Chesapeake était encore pire). Nous le rinçons bien en faisant circuler de l’eau de mer à basse pression puis lorsque nous lançons la production, Antoine descend vérifier la sortie de chaque membrane avec le testeur de sel. Ouf ! Elles sont toutes parfaites, entre 180 et 250ppm. Nous pourrons faire de l’eau pendant la transat. Nous le laissons fonctionner une bonne demi-heure pour compléter les réservoirs.

Entrée dans le rythme transat

Antoine va faire la sieste pendant que Magali finit la traditionnelle cuisine de début de traversée. Un cake et un gâteau au yaourt pour finir le stock de vieux œufs qui étaient en passe de pourrir, 4 d’entre eux partiront à la mer. Et un pain boule pour le petit déjeuner dont Alice finira la cuisson pendant son quart. Le vent étant toujours assez soutenu, le capitaine décide de rester en mode prudent avec un ris et Solent jusqu’à la fin du quart d’Arthur et Alice. Cela leur permettra de se mettre tranquillement dans la transat et à Antoine de bien dormir pendant leur quart. Tout le monde va se coucher juste après le dîner, le début de traversée fatigue toujours les organismes même si la mer est plutôt calme.

À une heure du matin, le vent ayant faibli, c’est Antoine qui prend le quart après avoir déroulé le gennaker avec les enfants. Nous accélérons et restons en avance sur le routage prévu. C’est aussi le moment de la déconnexion, notre abonnement américain s’arrêtant cette nuit. Un dernier regard sur le routage et nous passons en mode basse connexion. Vers 3h, Antoine relâche le ris, en restant au portant, car le vent faiblit encore. Magali prend le quart du lever du soleil et admire des bandes de centaines de dauphins qui traverse vers le Sud devant le bateau. Ils ne semblent pas intéressés par jouer avec nous pour une fois. Le routeur nous avait prévenu que nous pourrions rencontrer beaucoup d’animaux marins au départ.

Conclusion, une bonne première journée

À 8h, Antoine reprend le quart et Magali se recouche après avoir petit déjeuner.  Le vent remonte en refusant ce qui fait que Loela accélère bien. Mathilde est la première levée un peu après 9h. Dès qu’elle a fini de petit déjeuner Magali part continuer de se reposer dans sa cabine.
Antoine et Mathilde jouent au UNO pendant que Martin émerge de sa bonne nuit. Vers 11h c’est au tour d’Arthur, il relaie Antoine pour 2h de quart qui va pouvoir faire la sieste. Magali se lève à son tour et relaie Arthur à la veille.
Ce début de transat est plutôt tranquille, le vent nous pousse bien et les vagues sont douces : 199 miles parcourus en 24h. Nous nous réhabituons à la vie en mer.