Transat retour J2 – A fond à fond pour passer devant le front

Transat retour J2 – A fond à fond pour passer devant le front

Après un premier jour rapide et tranquille, nous attaquons cette deuxième journée en déjeunant au soleil. Alice se réveille vers 13h30 en même temps qu’Antoine de sa sieste.

Le moral et l’énergie à entretenir


Le déjeuner se compose de petites tranches de porc au miel et haricots beurre. La gestion des menus se fait en fonction des dates de péremption de nos provisions. Le temps est beau et chaud, nous ouvrons même la véranda pour faire un courant d’air !

Les batteries chargent bien grâce au soleil très haut et au vent de sud qui dégage les voiles des panneaux solaires. Le capitaine est rassuré et autorise même la cuisine à l’électricité ! Nous appliquons quand même une mesure d’économie en coupant l’inverseur (qui transforme le courant 12V continu en 220v alternatif pour alimenter nos appareils classiques comme les chargeurs d’ordinateurs ou la plaque induction). Cet appareil consomme « juste » 3A en veille mais en fait, sur 300h de traversée ça fera 3Ax12Vx300h = 10,8kWh ! Soit environ 2 jours de production complets !! C’est une consommation énorme que nous n’avions pas détectée à l’aller (merci Fred de nous l’avoir signalée).

Après une petite sieste post-prandiale, Alice et Magali regardent « Grease » pendant que Martin et Mathilde jouent à la switch. Arthur nous alerte sur la présence d’un couple de dauphin que nous admirons jouer autour du bateau.

Sortie de l’été !


Nous nous rendons compte que l’air est beaucoup plus froid que tout à l’heure et un léger brouillard se forme sur l’eau. Après vérification la mer est descendue à 13°C ! Nous sommes certainement rentrés dans le courant du Labrador qui descend de l’Arctique le long de la côte américaine. L’humidité de l’air se met à condenser partout sur le bateau, sur les voiles, les filières et la capote. La température est tombée à 20°C à l’intérieur. Nous passons de la navigation estivale à la navigation automnale en deux heures ! C’est très impressionnant !

Nous ne voyons bientôt plus à 300m et scrutons le radar attentivement pour surveiller les potentiels dangers sur la mer. Heureusement nous sommes dans une zone peu fréquentée en cette saison et à part un bateau de pêche qui fait demi-tour avant de nous croiser, nous ne détectons aucun autre obstacle.

Le routeur nous a confirmé que la route initiale est toujours valide. Elle dépend plus des courants que du vent puisque nous essayons de prendre les gyres du Gulf Stream dans le sens favorable pour nous. Nous avons 2 heures d’avance sur le routage ce qui sera bien utile pour éviter le petit front dépressionnaire qui devrait nous rattraper mardi 9 juillet. Nous avançons toujours sous gennaker, au maximum des possibilités du bateau avec ce vent.

Une nuit à toute allure


Après le dîner de pâtes pour nous réchauffer Alice et Arthur prennent le premier quart. Ils commencent par rouler le gennaker avec Antoine et mettre le Solent plus petit. Cela permettra d’être plus tranquille avec le vent qui accélère et de faire une route un peu plus sud. Le bateau garde tout de même une vitesse entre 8 et 10 nds ! Alice aura même besoin de valider la conduite à tenir avec son papa car le vent forcit à plus de 22nds de vent apparent, nous faisons hésiter à prendre un ris. Finalement nous abattons un peu en attendant que ça faiblisse et ça finit par faiblir. Nous prenons encore de l’avance sur le routage. À la fin du quart d’Antoine le vent baisse un petit peu, il déroule le gennaker avec Magali qui prend le relais. Le soleil se lève devant nous en une belle boule rouge. Le brouillard s’est complètement dissipé et la température remonte franchement : nous arrivons dans le Gulf Stream. À 12h la mer est à 27 degrés. Nous ressortons les shorts et enlevons les pulls.

Petite aventure du jour : en allant vider la cuve à eau noire bâbord, Antoine découvre de l’eau au fond de la cale ! Heureusement c’est de l’eau douce qui semble propre. Nous pensons que c’est l’eau de nos tests de pompes de cale au chantier qui ressort des tuyaux. En tout cas aucune fuite détectée dans le bateau. Ouf !

Encore une journée des plus rapides de nos navigations avec 223 miles en 24h et 6 heures d’avance sur le routage!