Transat retour (2) J7 – De la voile au moteur

Juste après le déjeuner, le vent tourne encore un peu plus au nord et nous pourrions même prendre un cap direct vers l’entrée de Gibraltar. En fait nous allons rester un peu au Sud de la route directe jusqu’à l’arrivée pour avoir un vent et une mer un peu plus favorable tout en évitant la zone principale de circulation des orques mangeuses de safrans.

Estomacs et catamarans « performance »

Magali a réussi à garder des steaks hachés et des tomates (au bout d’une semaine !) pour un déjeuner que nous prenons tous dans le cockpit et presque tous à table ! Il ne faut pas penser non plus qu’on est comme à la maison. À la fin du repas Arthur se sent un peu nauséeux et même le capitaine sent bien que l’estomac n’est pas complètement rassuré. La vitesse retrouvée de Loela, qui nous fait bouger de manière plus sèche que cette nuit et ce matin (toutes proportions gardées par rapport à ce qu’on a vécu), en est certainement responsable.

Il y a sur nos catamarans « performance » un vrai compromis que nous pouvons faire entre performance et confort. Aller vite c’est possible, facile même quand on voit que nous avons accéléré au-delà de 8nds depuis que nous avons rendu ses voiles à Loela, mais ça dégrade souvent le confort (surtout sur les allures près du vent, au portant la vitesse peut être facteur de confort). De même, nous aurions pu serrer le vent un peu plus près pour couper un peu le fromage et raccourcir le temps et la distance de traversée mais c’est beaucoup moins confortable et beaucoup plus éprouvant pour le bateau et les organismes.

Activités familiale

L’après-midi s’écoule tranquillement autour de lecture et Martin et Mathilde qui codent un dessin animé en Scratch (format BD animée). Ils ont même mis un générique de fin avec les crédits !

Jusqu’au dîner, c’est l’occasion aussi de discuter du retour à terre, des grands moments du voyage, de ce que les enfants ont appris, un bon moment en famille !

Après le dîner, Alice reprend son premier quart depuis bien longtemps. Arthur lutte ensuite pour suivre les errements du vent mourant à l’approche (200MN) du détroit de Gibraltar. Nous savions qu’il allait mourrir et nous avions profité de ces derniers restes pour filer à belle allure mais là c’est fini. Moteur ! Ça tombe très bien car le temps gris et couvert depuis plusieurs jours a eu raison de la charge de nos batteries – qui sont presque à 10% – et du contenu de notre réservoir d’eau douce qui affiche seulement 20%. Nous allons pouvoir faire les pleins. En fonction du vent que nous aurons encore, il faudra faire celui du réservoir de carburant à l’arrivée à Ceuta car il ne devrait pas nous rester plus que 15% à l’arrivée si pas de vent du tout !

Arthur essaye vaillamment de rester à la voile malgré le vent erratique mais à minuit il finit par être obligé de mettre le moteur. Antoine continue, avec parfois un appui du solent quand le vent s’aventure un peu sur le travers pendant quelques minutes. Magali aura la chance d’avoir 2h de vent entre 05h45 et 7h45 pour avancer à la voile. Ensuite elle rallume les moteurs et lance la fabrication d’eau.

Magali prépare ensuite les pancakes pour le petit déjeuner avec l’énorme sac de préparation à pancakes acheté aux USA. Ce matin, au fil des petits déjeuners, nous nous mettons à commencer le nettoyage du bateau. Après la tempête, il est tout salé dehors et sale dedans (attention aux accents, quoique ). Nous remontons la table du carré pour la première fois depuis une semaine ! Martin et Mathilde continue à « programmer » des BD animées avec Martin au code et Mathilde qui dessine les costumes et les décors. Arthur, qui n’avait pas d’ordinateur cette nuit faute de courant est devenu un pro du Rubik’s cube.

Mathilde apprend le troisième mouvement pour faire la croix jaune au-dessus. Plus que 3 étapes pour elle. Elle répète consciencieusement les mouvements jusqu’à les avoir intégrés avant de passer à la suite. C’est un apprentissage très joyeux.

Nous terminons ce 7ème jour de traversée en préparant le déjeuner de wrap de poulet et crudités. 142MN dans la journée, 1081 depuis le départ et il en reste moins de 200 à parcourir. Nous allons rester au moteur un bon moment et profiterons de la mer apaisée – bien que toujours ondulée d’une houle de 1.5M – pour passer de bons moments en famille et préparer la suite du voyage retour vers la France !