Saison 2 Ep 5 : Douceurs sardes

La traversée entre la Corse et la Sardaigne a été houleuse et dimanche 23 juin c’est grasse matinée pour tout le monde après cette soirée très agitée. Le vent va continuer à souffler trop fort, nous prévoyons de rester quelques jours dans le coin.

Visites en baie d’Alghero

Grace aux indications d’un bateau sur l’application Navily (qui permet de repérer les mouillages et de partager ses expériences), Magali prépare des visites culturelles. Après le goûter nous partons en annexe vers une marina toute proche pour débarquer. C’est dimanche il n’y a personne pour nous renseigner, alors on se gare sur un ponton et on sort par un petit portail. Nous longeons la route à pied (il n’y a pas de trottoir ici) jusqu’à une ancienne tour génoise qui abrite un petit musée sur l’aviateur-écrivain Antoine de Saint-Exupéry. Nous découvrons la dernière partie de la vie de Saint-Ex qui faisait des missions de repérage aériennes à partir de la base aérienne d’Alghero. Ça donne envie à tout de le monde de lire ou relire le Petit Prince. Avant de retourner au bateau nous allons repérer l’arrêt de bus pour le lendemain matin. Heureusement qu’un habitant nous l’indique car il n’est pas situé sur la grande route côtière mais dans une rue perpendiculaire ! Nous nous dirigeons vers la marina pour récupérer l’annexe mais tous les portails sont fermés :(( Nous trouvons un passage en escaladant un muret et en traversant un café désaffecté qui jouxtait la marina ; il faudra trouver une autre solution pour lundi…

Lundi matin réveil à 8h (c’est l’aurore pour nos ados) pour prendre le bus à 9h41 en direction de la grotte de Neptune où Magali a réservé une visite en début d’après-midi. Il faut préparer un pique-nique et les vêtements de pluie car des orages sont annoncés. Nous fonçons vers la marina car la préparation a été un peu plus longue que prévue. Là, Antoine cherche un moyen de laisser l’annexe en sécurité pour la journée et de pouvoir rentrer dans l’enceinte sans faire le mur. Le gardien nous demande 5€ pour la journée et nous montre le bouton du portail : soulagement ! À présent il faut courir pour attraper le bus, nous y arrivons juste à l’heure. C’était sans compter sur les retards des chauffeurs italiens. Finalement nous arrivons sans problème au Capo Caccia pour 10h10, c’est tout au bout de la baie sur un éperon rocheux très impressionnant. Le chauffeur fonce sur la route à flanc de coteau, il faut avoir confiance ! En demandant au guichet on va pouvoir visiter la grotte plus tôt que prévu et ainsi reprendre le bus à 12h au lieu de 16h. La visite commence par la descente de la falaise par un chemin escarpé de 654 marches car la grotte se trouve au niveau de la mer. Nous entamons la descente en admirant la vue. Martin compte les marches pour vérifier les dires des guides. Il y a bien 654 marches pour arriver à l’entrée de la grotte mais ça continue à descendre à l’intérieur … Martin comptera 814 marches en tout ! 

L’intérieur est somptueux, c’est une succession de salles aux piliers de stalactites et de stalagmites. Nous suivons un petit chemin creusé dans la roche et écoutons les explications en italien et anglais. Le calcaire grandit de 1 cm3 par an ! Étant donné la taille des piliers devant nous, on est dans une antiquité. Les chercheurs estiment que les concrétions ont commencé à se former il y a plus de 100 millions d’années. Nous nous émerveillons devant les plafonds de stalactites qui ont des formes particulières en étoiles aux branches horizontales que même les scientifiques n’expliquent pas. Normalement, les gouttes descendent à la verticale mais, ici, il y en a qui partent à l’horizontale !

Il est déjà l’heure de remonter pour avoir le bus de midi. La motivation est grande dans les troupes pour ne pas le rater et attendre 4h le suivant ! 

Le retour au bateau est tranquille grâce au bouton du portail de la marina (pas besoin d’escalader le mur). L’après-midi ce sera repos et cuisine : Mathilde nous fait un apéritif de bateaux de tomates mozzarella et voiles en jambon cru. Magali essaye le gâteau au chocolat dans le four à gaz du bateau.

Mardi 25 juin nous naviguons vers le port d’Alghero au portant, nous avons attendu le début d’après-midi pour que le vent se lève. En arrivant devant les murailles de la vieille ville nous zigzaguons entre des bateaux de régate aux voiles noires… il va y avoir du monde au quai. En effet quand on entre dans le port, on demande une place au ponton municipal qui est gratuit si on ne prend pas d’eau et d’électricité ; la capitainerie nous fait attendre 20 minutes le temps de trouver une place, tout est pris par la régate. Finalement nous avons la dernière place entre les bateaux d’excursions et le fond du port, mais c’est très bien placé pour aller visiter la vieille ville. Nous sautons sur le quai et allons nous perdre dans le dédale des petites ruelles. Nous trouvons une boutique fantastique de bonbons vendus au kilo. Nous refaisons le plein car un paquet entier a été fini dans la dernière traversée. Sur les remparts il y a un trébuchet, vestige du passé défensif de la ville. Puis en déambulant nous allons vers la Tour San Giovanni qui abrite une animation virtuelle : chacun colorie un animal marin puis il est scanné et intégré dans un décor sous-marin. On peut alors le faire sortir de sa cachette ou bouger en touchant l’écran. Chacun s’amuse beaucoup !

En sortant de la tour on avise un restaurant qui retransmet le match de foot de la France. Nous dégustons pizzas, pâtes et calamars frits devant les penalties de France-Pologne. Le score n’est pas exceptionnel mais on pourra continuer à regarder la France en huitième de finale. Sur le chemin du retour on ne peut s’empêcher de prendre des gelati pour le dessert.

Avant de partir mercredi matin, quelques courses, une balade au parc avec une super structure et surtout l’achat d’un médicament contre le mal de mer qui semble efficace dans la communauté des marins mais qui ne se vend pas en France. On va l’essayer pour la navigation vers le sud.

Une belle étape sur les îles San Pietro et Sant’Antioco

Mercredi 26 juin, il est midi quand nous quittons le port d’Alghero pour profiter d’un petit vent et peu de vagues qui nous poussent vers le sud. Nous visons une arrivée dans la nuit à la marina de Carloforte sur l’île de San Pietro, espérant avoir du vent jusqu’au bout du trajet. Nos amis de Stardust nous avait vanté la beauté de cette île et l’accueil chaleureux d’Andrea à la marina. Effectivement Antoine discute sur Whatsapp avec Andrea en français pour nous réserver une place de nuit avec toutes les explications nécessaires pour être serein. La navigation est très agréable pour tout le monde : est-ce dû au médicament ou aux conditions plus calmes ? Vers 20h30 le vent est allé se coucher, alors on met le moteur et les enfants font une partie de Mario Kart pendant que les parents sont allés dormir avant de finir la navigation. C’est le « Mario quart de nuit ». Après chaque course, le vainqueur sort faire un tour d’horizon pour surveiller un éventuel bateau et vérifie l’écran de l’AIS. On arrive à 2h du matin en suivant les feux des phares et balises.

Jeudi 27 juin, réveil tranquille et l’après-midi nous partons à la découverte de Carloforte, l’unique localité de l’île. Elle a été fondée en  1738 par une centaine de pionniers venus de l’île génoise de Tabarka en Tunisie, et avec l’appui du roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Emmannuel III, d’où son nom. Elle accueillera ensuite les autres réfugiés de l’île tunisienne qui avait été reconquise par les Tunisiens. Elle est constituée de ruelles perpendiculaires au port et autour d’une place centrale arborée de 4 majestueux magnolias où les locaux se retrouvent à l’ombre. Les maisons sont de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, c’est très mignon. Nous finissons notre balade par une dégustation des meilleurs glaces conseillées par Frédérique de Stardust ; et effectivement elles sont absolument délicieuses. 

De retour au bateau Magali profite de la laverie de la marina pour lancer une machine qui séchera sur le bateau. Elle cherche la plage indiquée au sud du port, mais c’est en fait uniquement une très petite bande de cailloux recouverts d’une bonne couche d’algues mortes. Il y a certainement mieux plus loin sur l’île.

Le lendemain vendredi 28 juin il fait très chaud dès le réveil. Les parents vont faire des courses en ville et au retour le thermomètre affiche 41 degrés dans le bateau et pas de vent pour rafraîchir. Nous décidons de partir sur le champ pour faire plouf à la plage de Calasetta sur l’île de Sant’Antioco. Nous partons au moteur sur cette île juste en face du port, et en 1h on y est. Antoine et Magali vont à la nage jusqu’à la plage puis marchent le long de l’eau et vont découvrir la saline qui se trouve juste derrière. À la tombée du jour les enfants vont tous les 4 jouer sur la plage en paddle, ils profitent de l’eau plus chaude près de la plage qui descend en pente très douce. Samedi 29 juin nous profitons tous de la plage de Calasetta qui est bien plus fréquentée le week-end.

Dimanche le vent doit tourner la plage de Calasetta ne sera plus protégée. Nous retournons sur l’île de San Pietro à Cala di Guidi qui se trouve au sud-est de l’île et nous protègera des vents forts de nord-ouest annoncés pour lundi. Nous y allons poussés par un vent léger. Nous ne mettons que la voile d’avant sans se fatiguer à hisser la grand voile. Nous jetons l’ancre près de la plage mais pas aussi près que nous l’aurions voulu car un petit semi-rigide s’est mis à la place que nous convoitions. Mais en fait, nous avons été guidé par une bonne étoile. En effet au bout de quelques instants une vedette des gardes côtes vient chasser les bateaux devant nous, nous sommes juste du bon côté de la limite. C’est dimanche et la bande de sable est remplie de parasols multicolores. Nous sortons les paddles et allons faire des barrages de sable entre les rochers qui sont moins prisés des autres baigneurs. En rentrant au bateau nous réparons l’erreur de pavillonnerie que nous avions commise : nous avions hissé seulement le pavillon sarde alors qu’il fallait mettre le pavillon italien et sarde ! Alice hisse les couleurs.

Pendant cette première semaine en Sardaigne nous avons fait de belles visites, découvert des petites villes magnifiques et apprécié les plages de sable. La semaine prochaine nous tenterons d’aller rejoindre la Sicile ou Malte pour retrouver ensuite la famille de Jean-Baptiste en Grèce mi-juillet, mais y arriverons nous ? Rien n’est moins sûr à cause de cette météo toujours changeante d’un extrême à l’autre.

2 réponses à « Saison 2 Ep 5 : Douceurs sardes »

  1. Quel plaisir de retrouver régulièrement vos aventures.

    Merci de nous offrir, à travers votre blog, un peu de votre voyage.

    David Moulin

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    1. Merci David, c’est un plaisir de savoir que le blog est lu et qu’il vous permet de recevoir un peu de toutes les choses merveilleuses ou plus difficile que nous vivons. ça nous encourage pour continuer !

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