Après une semaine intense à 13 sur Loela entre Kalamata et Paxos, nous avons besoin de nous retrouver en famille, de reprendre l’entretien de Loela et de préparer la suite du voyage. Le Port de Gaïos semble tout indiqué pour démarrer ces activités. Nous avons tout à portée de main et même Jean-Baptiste qui est maintenant véhiculé si besoin de nous déplacer davantage.
3 nuits au port de Gaïos
Dimanche soir nous avons amarré Loela au quai du port de Gaïos sur l’île de Paxos pour y déposer JB et sa famille. C’est le port principal de l’île, on va trouver de tout pour réapprovisionner la cambuse. Nous allons y rester 3 nuits, de dimanche 21 à mercredi 24 juillet. Nous en profitons bricoler, nettoyer, ranger, laver le bateau à l’eau douce. Antoine monte au mât 2 fois, de préférence le soir ou tôt le matin car la canicule est toujours pesante. En montant dans le mât à Pylos, nous nous sommes aperçus que la tête de mât (Le support de toutes les drisses, tout en haut du mât) semble dévissée et déplacée légèrement. Lors de la même ascension en haut du mât, Antoine avait remarqué que la poulie qui attache la grand-voile à la drisse s’était allongée (elle est en partie en textile). Cela pourrait expliquer l’état de la tête de mât, la poulie allongée aurait cogné dans la tête du mât et l’aurait déplacée et dévissée. Une autre explication possible serait que ce n’ait pas été vissé complètement et que nos navigations agitées de fin juin l’ait déplacée. La dernière montée dans le mât datant du Frioul il y a 6 semaines, nous ne pouvons vraiment comprendre la cause.
Nous avons aussi des problèmes avec la girouette électronique qui indique par moment une direction erronée pour le vent, créant des problèmes de pilotage automatique du bateau en fonction du vent. Antoine essaie de tout remettre en place à 20 mètres de haut… il faudra certainement que le chantier revoit tout ça en septembre.



Nous marchons dans la petite ville en faisant des courses dans les petits commerces (épicerie, boucherie, boulangerie). Antoine et Arthur vont chez le coiffeur pour rafraichir leur chevelure qui s’est bien allongée et n’est plus vraiment adaptée à la chaleur ambiante ! Alice, Martin et Mathilde trouvent des petits souvenirs de Grèce : le porte-bonheur grec est un œil blanc et bleu décliné sous toutes les formes et partout. Nous dégustons les glaces grecques Kpi-Kpi (lire cricri, car l’alphabet n’est pas le même en Grèce) aux parfums typiques de Yaourt, Baclava et fruits.





Avec les chaleurs grecques la semaine dernière, toute cuisson au four à gaz était infernale car cela augmentait encore la température dans le bateau. Nous avons alors commencé à cuire le pain à la casserole sur la plaque à induction : c’est très convaincant et on s’améliore au fur et à mesure. La deuxième innovation est l’achat d’un grille pain à Gaïos ! C’est fantastique car, auparavant, nous grillions le pain du petit-déjeuner au four tous les matins, avec consommation de gaz et chaleur générée… sauf que la consommation de pain de mie a explosée depuis car maintenant les enfants peuvent se faire griller leurs tartines eux-mêmes. Nous sommes quand même très contents de pouvoir utiliser notre excès de production électrique pour limiter notre consommation de gaz.
Les enfants profitent encore un peu de leurs cousins. Nous nous retrouvons lundi 22 juillet pour dîner au restaurant et fêter la fin de notre périple. Martin passera la nuit de lundi à mardi chez eux (la maison climatisée a ses atouts !). On utilise aussi leur machine pour laver linge et draps au lieu de chercher une laverie automatique. Mardi les enfants vont ensemble à la plage de galets et voient enfin plein de poissons (ça nous manquait).
Plage de Kipiadis, une escale médicale !
Mercredi 24 juillet à 17h nous sortons du port de Gaïos en direction d’une petite plage juste au nord, nous y sommes en 30 minutes au moteur pour ne pas se fatiguer à hisser les voiles. La sortie est très étroite mais magnifique à travers le village de Gaïos.




Nous allons à la plage en annexe et retrouvons la famille de JB pour jouer avec les galets : construction de villes en Caïrns et ricochets. Nous faisons un au revoir aux cousins pensant partir le lendemain. Le soir nous tentons la cuisson de pop corn devant le film de Fantasia : c’est une réussite!



Le lendemain matin, jeudi 25 juillet, Antoine se lève à 7h30 et va nettoyer la carène du bateau (c’est le dessous) et surtout la ligne de flottaison. En effet dans le port de Gaios un bateau a du dégazer quelque chose de noir et collant et le dessous de notre bateau est recouvert d’une couche noire du plus mauvais effet entre notre peinture sous-marine gris clair et notre coque blanche… Cela fait partie des inconvénients des séjours au port ! On en profite pour laver le barbecue qui était aussi recouvert de graisse mais cette fois c’est de notre faute. L’après-midi Alice sent très mal et on cherche un docteur pour consulter. Le centre de soins de Gaïos – que Marie a déjà expérimenté avec Raphaël deux jours avant – peut nous recevoir mais il faut pouvoir s’y rendre. Heureusement JB et Marie ont loué une voiture pour se déplacer sur l’île montagneuse et ils nous proposent de nous la prêter pour aller chez le docteur et la pharmacie. Nous sommes à 16h30 au centre médical, un docteur nous reçoit tout de suite et on essaie de communiquer en anglais-grec, c’est laborieux ! Ensuite il faut trouver une pharmacie et c’est plus compliqué car les horaires d’ouvertures sont calquées sur les touristes ou bien le soleil. Tout ferme entre 14h et 18h voir 19h. Il faut donc patienter jusqu’à 18h l’ouverture de la pharmacie du centre de l’île, après un petit goûter toutes les deux en face de la pharmacie, nous allons retrouver Marie, Raphaël et Ambre dans leur maison climatisée et leur dire au revoir.



Vendredi matin, l’aventure médicale continue car c’est Antoine qui a besoin d’une consultation, il a extrêmement mal aux deux yeux qui le brûlent au point de ne pouvoir les ouvrir. Cette fois, nous appelons directement le CCMM (centre de consultation médicale maritime), il est rattaché au CHU de Toulouse et fait des consultations à distance pour les marins. Nous nous y étions inscrits préalablement avec notre dossier médical et notre pharmacie de bord, constituée par Magali avant le départ. Le médecin diagnostique une uvéite (en fait une kératite, nous le saurons en envoyant un email pour donner des nouvelles), il faut mettre un collyre antibiotique, que nous avons à bord dans la pharmacie et de la vitamine A en crème. Malheureusement c’est le seul médicament que nous n’avions pas pu acheter en France avant le départ car il est rupture de stock national en France. Nous essayons alors la pharmacie du port et il leur en reste un seul tube ! JB va le récupérer et nous l’apporter dans l’après-midi à la plage de Kipiadis. où nous restons donc une journée de plus en attendant que le capitaine recouvre la vue. Heureusement que JB et sa famille (et leurs véhicules) sont là !!!
Pendant ces péripéties, Arthur a fait un plongeon pour se rafraîchir et nous interpelle « il ne nous manque pas une serviette de plage ? Parce que je vois une serviette orange au fond ». Stupéfaction, nous réalisons que, si, une de nos serviettes, orange a disparu ! A 8m de profondeur, impossible d’aller la chercher en plongeant, nous allons alors monter une opération commando associant Magali et Arthur pour pêcher la serviette avec la gaffe à poisson accrochée à un barber (un bout de réglage des voiles d’avant, suffisamment long) en s’aidant d’un paddle comme plateforme d’opération ! Mission réussie, la serviette est ramenée à bord pour un grand rinçage à l’eau douce ! Et leçon bien apprise, nous allons faire plus attention en séchant les serviettes sur les filières.
Nous faisons une dernière baignade et jeux sur la plage ensemble avec les cousins avant de se dire « au revoir » encore une fois (mais cette fois ce sera la bonne).



Corfou notre dernière étape grecque
Samedi 27 juillet nous sommes prêts à décoller vers l’île de Corfou à 9h45. La mer est belle et un petit vent de sud-est de 6 à 10 nœuds nous pousse vers le nord, nous glissons sous gennaker. Quand nous rentrons entre l’île et la côte le vent tombe, on va finir au moteur jusqu’à notre destination nommée Notos, qui se situe dans la partie Sud de l’île du côté abrité, à l’Est. En rentrant dans la baie, nous avons la joie d’être accueillis par un groupe de dauphins qui font le tour du bateau à distance, nous coupons les moteur le temps de les observer. Quel beau cadeau de bienvenue !

La baie devant Notos est une grande étendue de sable mais étonnamment il n’y a aucune plage sur la côte seulement des rochers. Nous nous baignons autour du bateau, l’eau est à 31 degrés et pourtant c’est rafraichissant car c’est encore la canicule. Le soir nous avons réservé une table au restaurant Panorama, qui est juste au bord de l’eau avec un petit ponton pour amarrer l’annexe. La vue est superbe et le jardin enchanteur, les enfants testent tous les hamacs disséminés sous les palmiers et bananiers. Nous dégustons des spécialités locales et notamment le yaourt grec aux fruits frais et miel que nous reproduirons après.






Dimanche 28 juillet nous préparons tranquillement notre retour vers l’Italie. En effet les conditions sont propices à un retour direct vers la Sicile pour aller visiter les volcans Etna, Stromboli et Vésuve. Nous choisissons de ne pas aller en Albanie et Croatie que nous avions pourtant inscrits à notre programme : choisir c’est renoncer, Venise attendra encore.
Alice nous fait un délicieux gâteau au citron et glaçage citron, Arthur se fabrique, dans les chutes de contreplaqué et de tasseaux du bricolage d’étagère, un support pour éviter à son ordinateur de trop chauffé quand il l’installe sur son matelas. Dans l’après-midi nous partons tous en annexe à Petriti, le petit village voisin, pour faire quelques courses. Nous accostons sur un ponton à annexe un peu branlant mais ça ira pour les 2h d’escale. Le village est tout petit mais il y a quand même 2 épiceries, nous y trouvons tout ce qu’il faut et l’épicière est adorable : elle nous offre des glaces à chacun et nous indique la seule poubelle accessible à pied près du restaurant de sa sœur (dans les îles Ioniennes les poubelles sont à l’extérieur des villages donc accessible en voiture, ou en marchant un moment sous un soleil de plomb). Avec notre chariot de provisions bien rempli, nous sommes prêts pour entamer la traversée retour de la mer Ionienne vers la Sicile.





Cette dernière semaine grecque nous aura permis de nous reposer et d’apprécier la douceur et la gentillesse des habitants. Nous partons pour retrouver les italiens et retrouver l’alphabet latin.



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