Après deux semaines en Grèce nous avons décidé de rentrer directement vers l’Italie. Nous voulons voir les volcans siciliens et nous avons rendez-vous avec Elliot (l’un des meilleurs amis de Martin), sa maman Cassandre, et sa sœur Louna à Pompéi vers le 10 août. Nous ne pourrons pas voir la Croatie, ni Venise, mais on se dit que ça nous fera des buts de croisière pour les années à venir.
Départ tardif de Corfou
Dimanche 28 juillet, après avoir fait les courses à Petriti ,nous nous baignons une dernière fois. Nous gréons le gennaker car nous visons une fin de nuit au portant dans un vent du Nord après une première nuit plutôt au près dans un vent de Nord-Ouest. Nous levons l’ancre à 20h45 et partons au moteur le temps de contourner l’île par le sud. Nous dînons devant le dernier coucher du soleil sur une île grecque.








Traversée rapide vers la botte de l’Italie
Nous gardons le même système de quart que d’habitude qui semble convenir à tous : Arthur et Alice de 22h à 1h puis Magali de 1h à 5h puis Antoine de 5h à 9h.
A 23h nous sortons de l’abri l’île de Corfou et le vent se lève. Nous pouvons éteindre le moteur et filer à la voile. Le vent est plus fort que prévu et il y a de bonnes vagues, Arthur et Alice prennent un ris à minuit avec Antoine, juste après avoir croisé 150m devant un cargo en attente tout illuminé, très impressionnant ! On avance entre 8 et 10 nœuds toute la nuit, quelques cargos au loin et un voilier nous croise. Nous avons remarqué que nos traversées se font souvent à l’écart des routes commerciales, donc des passages de cargos mais aussi que nous avons croisé peu de voiliers. Sans doute l’été n’est pas la saison des traversées en Méditerranée… de ce fait, sommes souvent les seuls en mer pendant nos traversées.
Lundi 29 juillet matin le vent faiblit un peu, nous pouvons relâcher le ris. Alice a un peu le mal de mer car il a des vagues de travers et on n’a pas beaucoup navigué la semaine dernière, le corps doit se ré-amariner. En fin d’après-midi Antoine télécharge les nouveaux fichiers météo par satellite, le vent va baisser mais finalement pas vraiment adonner (tourner vers l’arrière du bateau) assez pour dérouler le gennaker, mais on peut faire une route directe vers Taormine en longeant le sud de la botte de l’Italie. Il faut donc enlever le gennaker pour mettre le code 0 à la place avec Arthur. Cette voile est vraiment extraordinaire dans les petits airs, nous avançons entre 5 et 6 nœuds sans effort à 60-70% de la vitesse du vent. On essaye de pêcher avec notre nouvelle canne à pêche mais rien ne mord.

A 20h le vent forcit, on repasse sous solent pour passer une nuit plus tranquille. Dans la manœuvre l’écoute se prend dans l’un des capots de l’avant du roof, la charnière de l’ouvrant se détache du dormant… Après observation des dégâts, ils semble que la charnière n’était pas vissée mais fixée d’une autre manière (collée peut-être ?). Au moins, il n’y a pas de vis arrachées mais il va falloir trouver un moyen de réparer ! Heureusement, la chaleur ambiante et la relative faiblesse du vent et des vagues ne nous oblige pas à fermer ce capot pour naviguer !
On avance au près toute la nuit avec les mêmes quarts. Au lever du soleil le vent faiblit en arrivant près des côtes et nous sommes obligés de remettre le moteur pour avancer. Il est 11h heure de Grèce, on se recale à 10h l’heure italienne, on devrait arriver pour un déjeuner tardif à Taormine où nous avons réservé une bouée au Yacht Hotel.
Traversée du détroit de Messine
Mais d’abord il faut traverser le détroit de Messine. Car, si jusqu’aux abords de détroit la mer est plate et le vent est faible à 4 nds, on voit au loin en s’approchant une démarcation nette sur la mer avec des vagues qui moutonnent. Effectivement on passe en 5 minutes à un vent fort de 20 nds et des vagues. Nous avions pris un ris en préventif mais il faut rapidement prendre le deuxième ris ainsi qu’un ris dans le solent. Nous filons à 10 nds malgré cette réduction de voilure. Cependant, le vent à la sortie du détroit de Messine s’ouvre en éventail et bientôt le vent adonne et vient davantage de l’arrière du bateau, ce qui diminue le vent apparent malgré la force toujours intense du vent réel. Nous finissons pratiquement vent arrière à 5nds seulement car nous ne renvoyons pas les ris à quelques minutes de l’arrivée.

Arrivée à Taormine sous l’Etna en éruption
Dès le passage sous le cap de Taormine, le vent se calme complètement. A 14h l’annexe du Yacht Hotel nous aide à nous amarrer à la bouée réservée au pied des falaises de Taormine. Nous hissons la canopée car c’est la même chaleur qu’en Grèce et l’eau est aussi à 30 degrés. L’après-midi c’est baignade et sieste. Il faut reprendre des forces parce que Antoine a organisé avec l’aide de la conciergerie du Yacht Hotel 2 jours de visites de Taormine et de l’Etna avec des guides en français.
Le soir on découvre depuis le mouillage l’Etna qui sort des nuages avec sa forme d’immense cône renversé. Nous pensons voir un peu de fumée au somment. C’est alors que le soleil se couche et que nous avons l’immense surprise de voir des jets de lave rouge qui jaillissent régulièrement (toutes les 30 secondes environ) au-dessus du cratère central ! C’est un émerveillement (même si c’est quasi impossible à rendre en photo…). On a hâte d’aller voir ça de plus près.



Cette traversée Corfou – Taormine de 278 miles aura duré 42h15, bien plus rapide qu’à l’allée mais bien sûr c’était moins loin et on a eu plus de vent. D’ailleurs les routages nous donnaient des temps plus longs, alors soit la météo s’est trompée, soit le bateau avance beaucoup plus vite que prévu … à chacun son interprétation.



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