Saison 2 Ep 21 : La beauté des rencontres en Corse

Nous sommes arrivés le mercredi 21 août en Corse après une traversée sans girouette électronique mais tranquille. Nous avons jeté l’ancre dans la Marina Vizza, l’eau translucide appelle à la baignade. Arthur et Magali vont explorer les rochers à la nage. Puis Arthur prend le paddle pour aller se promener sur le sentier côtier. Ça donne ensuite envie à Alice de faire pareil. Pendant ce temps Martin descend le drapeau italien et hisse le drapeau corse.

San Ciprianu

Le lendemain matin on se déplace au moteur dans la baie de San Ciprianu toute proche car il y a des commerces accessibles. En une heure nous y sommes et pouvons prendre notre petit-déjeuner devant une plage sauvage à l’entrée de la baie à l’écart des chenaux de bateau à moteur et jet ski. Là encore Magali, Arthur et Alice vont individuellement explorer les lieux en paddle … un peu de liberté ça fait du bien.

L’après-midi Antoine, Magali, Martin et Mathilde partent en mission courses finalement la laverie sera pour plus tard car il ne semble pas y en avoir à proximité. Plutôt que de débarquer à la plage et de marcher jusqu’au village, nous entrons en annexe dans une petite lagune à l’intérieur du village et accostons sur un appontement à quelques mètres des commerces.

On y trouve notre bonheur en produits français : une boucherie fantastique, une baguette croustillante à la boulangerie et une supérette pour les produits de base tel que les Chocapic, beurre, et gâteau LU … quelques fruits et légumes pour équilibrer le tout. Avant de rentrer au bateau on va faire un tour à la plage de sable fin. On croise enfin des familles avec les enfants ! Martin profite du ponton à plongeons et Mathilde et Magali du sable à château.

Régate avec un ORC 57

Vendredi 23 août Antoine se lève à l’aube pour aller courir le long de la plage (ça faisait longtemps qu’il n’avait pas pu et ça fait du bien), il ramène de bonnes viennoiseries pour le petit déjeuner de l’équipage.

Nous sommes en pleine forme pour partir vers le sud en direction des bouches de Bonifacio. En sortant de la baie, comme le vent est tranquille, on déroule le code zéro, un autre catamaran noir nous suit. C’est un ORC 57 : un bateau du nouveau chantier racheté par les propriétaires du chantier Outremer. C’est un catamaran performant comme nous mais encore plus taillé pour la vitesse. Notre âme de régatier se réveille et nous nous lançons dans un duel de virements de bord le long de la côte. Manifestement nos adversaires du jour se prennent au jeu car ils virent à chaque fois que nous virons et prennent le même chemin. Leur bateau est beaucoup plus gros (plus de 2m plus long, un mât plus haut, un rapport poids/puissance encore meilleur) mais nos virements de bord maîtrisés et le vent faible nous donnent l’avantage au début. Nous croisons devant l’ORC pendant plus de 2 heures, l’attirant aussi tactiquement dans les endroits défavorables pour lui qui l’empêchent de prendre l’avantage. Mais dès que le vent remonte un tout petit peu la puissance de l’ORC parle et il allonge l’allure devant nous. Antoine le contacte à la VHF pour échanger les numéros de téléphone. L’ORC s’appelle Jack et Timothy, son propriétaire avait un Outremer 45 baptisé Luna Bay avant ce bateau ! On échange nos photos, c’est génial de nous voir en navigation !

Jack s’arrête déjeuner quelques criques plus loin et nous continuons vers Piantarella. On navigue entre les cailloux. Quand le bateau accélère au dessus de 8 noeuds sous code zéro on suppose que le vent est un peu trop fort alors on change de voile pour le solent. Et quand la vitesse redescend trop on remet le code zéro.

En théorie, le code zéro est une voile légère qui devrait être roulée quand le vent apparent dépasse 15nds. Sans anémomètre, il est impossible de savoir précisément si cette limite est dépassée. Cependant, ces 15nds de vent apparent correspondent au près à une vitesse de bateau autour de 8-9nds quand nous sommes bien réglés. Or le bon réglage du bateau ne nécessite pas de girouette ni d’anémomètre électronique donc nous nous fions à la vitesse du bateau pour décider quand rouler le code zéro

Piantarella : rencontres avec Salto et Marie

Nous arrivons pour le goûter à Piantarella. Il y a une foule de bateaux mouillés dans la petite zone autorisée, c’est impressionnant toutes ces embarcations si proches les unes des autres. Nous n’avons jamais vu un mouillage aussi serré de notre vie. Les bateaux sont littéralement à touche-touche. Nous sommes obligés de faire quasiment un créneau entre deux bateaux et les bouées du chenal. Les gendarmes qui veillent nous confirme qu’il faut simplement rester en dehors du chenal (même quand le vent change).

Il faut dire que le lieu est magique : une petite île est située à une centaine de mètres de la côte et entre les deux un lagon de sable blanc à moins d’un mètre de profondeur. Les baigneurs peuvent aller de la côte à l’île en marchant dans l’eau !

Marie une ancienne collègue d’Antoine est en vacances en famille tout proche et on s’est donné rendez-vous pour qu’elle vienne découvrir notre vie à bord. Nous passons deux heures avec elle et ses deux enfants et sa nièce à leur raconter nos aventures, échanger des bonnes adresses en Corse et prendre des nouvelles de Cerep. C’est toujours aussi agréable de partager notre chance !

À 18h tous les petits bateaux à moteur (italiens pour la plupart) sont partis, on peut se déplacer et s’éloigner un peu de nos voisins afin de dormir en sécurité. On voit arriver l’Outremer 52 Salto, dans la famille Outremer c’est le grand frère de notre Outremer 45. On va faire connaissance des propriétaires norvégiens et de leurs 3 enfants.

À 20h Jack rejoint la bande, Antoine sort le drone pour faire de belles images au coucher du soleil. Pour le dîner nous dégustons les délicieuses brochettes du boucher au barbecue. La soirée film Toy Story est joyeuse mais ça nous fait oublier d’éteindre le gaz du barbecue… les graisses sont bien brûlées et nettoyées mais on n’a plus de gaz pour faire fonctionner le barbecue pour la suite. Heureusement, c’est une bouteille à part et nous avons encore le gaz pour la cuisinière, en plus de notre plaque à induction qui reste le moyen de cuisson principale du bord sous le soleil intense de l’été.

Samedi 24 août on se réveille tôt pour profiter de la plage sur l’île avant l’arrivée des touristes nautiques. On y retrouve l’équipage de Salto. Tout en faisant des châteaux de sable on discute de nos bateaux, on partage les bonnes expériences et nos programmes à venir. Ils ont déjà effectué leur neuvage et vont donc se diriger déjà vers le Sud. Ils vont eux aussi traverser l’atlantique en novembre-décembre, il y a des chances qu’on se recroise. Nous les incluons dans le groupe Whatsapp qui nous permet d’échanger avec tous les propriétaires d’Outremer qui vont traverser l’Atlantique cet hiver.

On passe les falaises de Bonifacio

À 11h nous levons l’ancre pour contourner la Corse par le sud. Un vent du nord-est nous pousse dans le dos, on peut dérouler notre gennaker orange. Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas sorti ! Nous déjeunons en longeant les falaises de Bonifacio. Le spectacle est toujours saisissant avec ces maisons colorées construites au bord du vide et plus bas les grottes dans la falaise. Nous nous rappelons de notre première croisière en catamaran en Corse en 2019 où nous avions découvert ce paysage et ce mode de navigation en catamaran qui nous avait conquis. D’ailleurs nous gardions un souvenir tellement mémorable du sable de l’anse de Roccapina que nous avons décidé d’y retourner.

Le super sable de l’anse de Roccapina

À 16h nous mouillons devant la plage de Roccapina entre 2 bateaux à moteur. C’est un peu étroit mais nous jugeons qu’il y a de la place pour se positionner correctement par rapport à la foule de Piantarella. Nous débarquons rapidement sur la plage en paddle et profitons du sable doux et de l’eau turquoise pour construire des châteaux et des sculptures et jouer dans l’eau.

Arthur s’amuse avec le drone pendant que nous préparons un dîner tôt car demain matin nous prévoyons de monter à la tour avant la grosse chaleur.

Randonnée vers la tour de Roccapina

Dimanche 25 août le réveil sonne à 8h pour aller grimper la montagne jusqu’à la tour génoise de Roccapina. Seules Alice et Mathilde sont motivées pour accompagner les parents. Nous débarquons sur la plage en annexe à 9h. A cette heure matinale, notre annexe sur le sable ne gêne personne.

Le petit chemin rocailleux grimpe jusqu’au sommet, heureusement il est partiellement ombragé par le maquis car il fait déjà bien chaud. Mais nos efforts sont récompensés par une vue superbe de la tour génoise : les deux plages de Roccapina et d’Erbaju et la montagne derrière.

Pour la descente les filles optent pour le chemin direct et Antoine prolonge la balade par un petit trail dans les sentiers forestiers, redescendant vers la plage d’Erbaju et repassant la montagne de Roccapina qui ressemble à un lion par un col sur le « dos » du lion, 45 min où la gourde était bien nécessaire pour supporter le soleil qui tape déjà fort !

À 11h nous sommes tous de retour au bateau et nous apprécions la baignade rafraîchissante. Il est déjà temps de partir vers notre dernière escale corse. Nous mettons les voiles vers Porto Pollo, le mouillage recommandé par nous amis d’Ilo pour l’accueil du port et le supermarché tout proche.

Porto Pollo : rencontre avec la famille d’Hélène

Nous arrivons à 16h à la bouée. Le personnel du port nous aide à nous amarrer à la bouée car Magali n’arrive pas à utiliser la gaffe « magique » qui est censée permettre de passer les amarres à distance dans les anneaux de bouées…

Nous avons rendez-vous avec Hélène la cousine d’Antoine. Son mari Mickaël est tombé sur notre blog via LinkedIn et s’est aperçu qu’ils étaient en vacances au même moment. Nous allons les chercher au port en annexe avec leur 6 six enfants. Nous partageons un bon gâteau au chocolat tout en papotant. Les plus grands enfants sautent sur le trampoline puis font un plouf à l’arrière du bateau pendant que les jumeaux de 9 mois crapahutent sur le sol du carré.

Nous prévoyons de rester une journée à Porto Pollo lundi car il est prévu du mistral sur la Corse et donc de grosses vagues. Il pourrait y avoir une fenêtre mardi matin avec un vent d’Est qui s’établirait entre la Corse et le continent et pourrait nous propulser vers les côtes varoises où nous devrions soit attendre un peu de vent pour continuer, par exemple en allant rendre visite à nos amis d’ILO qui sont amarrés dans le port de Toulon, soit continuer à naviguer à vitesse réduite vers La Grande Motte si le vent nous le permet.

Notre périple dans les îles se conclut sur de magnifiques paysages corses. Décidément nous aimons beaucoup cet endroit. Nous avons eu la grande joie de partager avec plein de monde notre beau projet. Nous somme en route pour un retour à la case départ avec de belles images dans la tête et une meilleure connaissance de notre bateau.

3 réponses à « Saison 2 Ep 21 : La beauté des rencontres en Corse »

  1. Nous avons beaucoup apprécié ce moment de partage passé en votre compagnie. Vous nous avez réservé un très bel accueil (même si nous n’avons pas gouté au gâteau, la glace mangée juste avant ayant eu raison de note appétit 😀 ). C’était agréable de découvrir votre nouvelle vie, le tout dans un cadre exceptionnel il est vrai ! ….. Et je confirme l’affluence dans cette baie ce jour, bravo Antoine pour le créneau !

    Marie, Pierre, Elise et Marielou

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    1. Merci Marie. C’était un plaisir de recevoir toute la petite troupe à bord 😉

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  2. […] amarrés juste derrière un autre Outremer 45, Luna Bay II qui est l’ancien bateau de Timothy que nous avons rencontré en régatant contre lui au Sud de la Corse. Nous nous empressons de lui envoyer des nouvelles de son bateau et il nous répond de « passer le […]

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