Ce lundi 23 décembre, notre transat ressemble de plus en plus à un marathon. Nous avons même le coup de barre des 30KM/3000MN aux 3/4 de la traversée. C’est le moment où même le capitaine et le second se demandent ce qu’ils font là, d’autant plus que l’un et l’autre restent depuis plusieurs jours avec un fond de mal de mer persistant (noeud au ventre, suées, migraine selon le membre d’équipage). A la différence d’un marathon, il n’y pas d’abandon possible, nous irons jusqu’au bout quoi qu’il arrive, donc nous faisons avec les moyens du bord. Nous nous activons quand nous nous sentons mieux et nous reposons beaucoup.
Activités ludiques
L’après-midi du 23 décembre est plutôt un moment mieux et nous en profitons pour faire une partie de Catan avec Arthur et Mathilde (qui gagne haut la main, sans aucune triche). Alice est, elle aussi, accablée à nouveau d’un état nauséeux désagréable depuis que nous sommes secoués par les vagues dans tous les sens. Elle lit ou regarde des vidéos allongée sur la grande banquette du cockpit. Martin écoute beaucoup de podcasts surtout depuis qu’on a ressortit le casque bluetooth qui lui permet de les écouter plus confortablement qu’en mode haut-parleur à fond en concurrence avec le bruit des vagues.
Veille au grain
Nous redécouvrons en réel cette expression bien connue qui n’a rien à voir avec les moissons poitevines mais tout à voir avec notre situation actuelle de navigateurs sous les tropiques. Les grains qui naissent de la mer chaude par évaporation peuvent nous amener des changements importants du vent. La nuit, nous les surveillons avec le radar pour se préparer à manoeuvrer si nécessaire . Le jour, nous pouvons voir les gros cumulus qui se développent et noircissent en dessous.
La nuit se passe dans un vent faiblissant sans que nous soyons touchés par un grain malgré quelques lignes qui nous passent de chaque côté.
Manœuvre matinale
Le vent a tant baissé le matin que nous renvoyons le gennaker dès le petit déjeuner. Sortie du sac, vague qui claque et trempe le sac et le capitaine, il est rapidement hissé et déployé. Nous gagnons un petit noeud et un petit peu de confort (grosse déception quand même de ce côté là). La mer est tellement croisée que même quand nous essaierons d’empanner, de lofer, d’abattre, il y a toujours des vagues de travers qui nous secouent brutalement ou qui claquent contre la coque. C’est un peu comme traverser une baignoire avec plusieurs enfants qui jouent…
Discussion sur l’avenir
Malgré tout, l’isolement et le peu d’activité possible sont bénéfiques à lancer des discussions intéressantes et Antoine passe la fin de matinée à discuter avec Arthur et Alice des métiers possibles et des études supérieures. Ces moments font partie des grandes joies du voyage.
Nous terminons ce seizième jour avec 172MN au compteur, conséquence d’une nuit peu ventée mais avec un bon plein d’électricité car aujourd’hui le voile gris du matin s’est déchiré tôt. Et juste au moment où nous faisons le point, nous prenons notre premier grain. Il n’y a alors que 13nds de vent mais il monte en deux minutes à 22nds qui est la limite haute du gennaker, que nous roulons donc alors que le vent retombe déjà. Nous avons donc à faire à un petit grain et n’aurions pas eu besoin de rouler notre gennaker. Nous allons faire notre expérience au fur et à mesure des grains, nous sommes déjà contents de ne les rencontrer qu’à 4 jours de l’arrivée. L’autre avantage du grain c’est la pluie qui l’accompagne, ici trop brève, mais qui rince le bateau qui n’a pas connu de pluie depuis le départ des Canaries. La dernière fois que nous en avons eu c’était à Tanger il y a près de 2 mois.
Nous pensons bien ce soir à vous tous qui fêtez Noël au coin du feu. Ici, nous supportons à peine les shorts et les T-shirts. L’ambiance de Noël est très décalée. Ce soir ce sera soirée crêpes pour le réveillon.
Joyeux Noël !!


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