Le voyage de Loela

En ce vendredi 28 décembre 2024, dernier jour de transat – espérons-nous – nous avons allumés les moteurs pour nous offrir un petit supplément de vitesse à même de nous faire arriver avant la nuit au mouillage de Bequia devant Port Elizabeth.
Comme nous dépendons un peu également du vent pour avoir une vitesse suffisante, la tension est haletante jusqu’au passage entre les îles de Saint-Vincent et de Bequia.
Nous distinguons de mieux en mieux les détails sur les côtes, les forêts tropicales qui les recouvrent et les petites habitations dispersées. Des oiseaux commencent à tourner autour du bateau.
Nous voyons de plus en plus de bateaux d’abord sur l’écran de l’AIS puis autour de nous. Le trafic reprend sur la VHF. Nous réintégrons progressivement la communauté humaine.

Arrivée en douceur

Nous profitons de l’abri progressif de la côte de Bequia pour rouler et affaler le gennaker, ranger tous les bouts qui nous ont servi pendant la traversée et nous préparer à affaler la grand-voile.
Le mouillage se découvre progressivement entre deux côtes verdoyantes. Dès que nous arrivons à l’entrée, un boat boy s’approche pour nous proposer une bouée d’amarrage. Nous déclinons car nous pensons trouver suffisamment de place pour mouiller l’ancre. Il n’insiste pas.
Le mouillage est bien plein. Nous voyons un outremer 55 à l’entrée, dans un champ de bouées payantes. Après avoir affalé la grand-voile, nous trouvons un emplacement entre les bateaux déjà installés, non loin de Mathilda, un Outremer 51. Nous nous y reprenons à deux fois pour bien nous positionner à bonne distance de nos voisins.
Dès que nous sommes enfin mouillés, nous enfilons tous nos maillots de bain pour une première baignade bien méritée dans une eau à 29°C. C’est délicieux après autant de jours en mer à saliver devant l’eau chaude qui nous entourait !
Antoine vérifie le bon positionnement de l’ancre avec ses lunettes de piscine adaptées à sa vue et, évidemment, entame la discussion avec le bateau voisin pour savoir où débarquer et comment faire les formalités.

Les chiffres de notre Transat

Nous avons parcouru 3440MN pour une distance directe théorique d’environ 2700MN. Les détours liés aux grands phénomènes météo (dépression à l’Ouest des Canaries au départ) ou biologiques (accumulations de Sargasses sur la route entre Cap-Vert et Grenadines) et les détours liés à la nécessité de tirer des bords au portant pour avancer ont donc ajouté plus de 700MN à la route parcourue. Nous avons mis 20j 4h 30min pour parcourir cette distance à un peu plus de 7nds de moyenne. Ce faisant, nous avons utilisé moins de 100L de gasoil pour fabriquer de l’électricité, chauffer de l’eau et un petit peu avancer (au Cap Vert et à l’arrivée).

Ce soir, nous sommes fiers et épuisés d’avoir réussi cette traversée en famille. Nous allons nous coucher tôt après un repas de fête : des crêpes ! Les formalités et la re-connexion attendront demain (voire après-demain en fait).