Saison 4 Ep 10 : Guadeloupe – Basse Terre, réparation à Pointe à Pitre et au revoir aux copains aux Saintes

Suite à la découverte de notre accroc dans l’étrave, Outremer va prendre en charge la réparation. Ils travaillent avec un chantier local qui a un dock flottant à Pointe-à-Pitre, c’est à dire qu’on peut faire rentrer le bateau dans un gros U, on le cale et on soulève tout le U en vidant les ballasts. Ainsi Loela pourra être réparé en dehors de l’eau. Après de très nombreux changements de planning que je vous passe, nous avons rendez-vous jeudi 6 mars matin à la première heure. Nous décidons donc d’aller explorer l’ouest de la Guadeloupe jusqu’à mercredi et de revenir à Pointe-à-Pitre mercredi soir. Ensuite on quittera la Guadeloupe et continuerons le voyage vers le nord.

Les eaux chaudes et poissonneuses de Bouillante

Samedi 1er mars nous partons des Saintes par l’ouest de l’îlet Cabri. Nous mettons 5 heures pour remonter toute la côte de la Guadeloupe avec plus ou moins de vent en fonction des montagnes devant lesquelles nous passons. La végétation semble plus tropicale qu’aux Saintes. Les nuages recouvrent toujours la Souffrière (on ne la verra jamais découverte).

Nous arrivons un peu avant le coucher du soleil devant le village de Bouillante. Ce lieu tire son nom d’une source d’eau chaude qui se jette dans la mer. La chaleur volcanique est utilisée par une usine de géothermie et une attraction touristique. Au fur et à mesure que nous nous approchons de la rivière, la température de la mer augmente jusqu’à 30 degrés. Nous jetons l’ancre proche de l’embouchure de la rivière pour y aller facilement demain matin.

Dimanche 2 mars : c’est dimanche donc c’est grasse matinée. Antoine va chercher les croissants à terre. Le ciel est gris et des averses nous arrosent régulièrement. À 12h nous nous motivons pour aller nous baigner dans les eaux chaudes de la rivière. Plus nous nous approchons de l’embouchure plus la température monte, l’accès au delà est interdit car trop chaud, un thermomètre mesure 39 degrés au plus près ! En plus le flux de l’eau nous entraîne, on est comme dans un jacuzzi. (Avec juste une petite odeur de soufre et de l’eau chargée en particules jaunes). Nous avons pris les masques pour observer la faune et nous découvrons une foule de poissons bleus et jaunes tigrés de part et d’autre du flux chaud.

En déjeunant, nous nous déplaçons de quelques centaines de mètres dans la baie suivante de Malendure. Nous avons la surprise d’y retrouver le bateau-copain LAMA que nous avions brièvement croisé à Tanger puis de loin en loin mais jamais dans le même mouillage. Ils sont en Guadeloupe depuis plusieurs semaines et nous donnent tous les trucs. Nous mouillons juste à côté d’eux pour être tout près de la mini marina qui nous permettra d’aller facilement à terre pour l’activité de lundi (voir ci-dessous…)

Le mouillage est juste en face de la réserve Cousteau de l’îlet Pigeon. On nous avait conseillé d’y aller après 15h quand les professionnels sont partis. Effectivement nous pouvons attacher l’annexe aux bouées toutes libres et plonger dans les eaux claires. Nous tombons directement sur un banc de poissons noirs avec des paillettes bleues sur le dos. Nous explorons les fonds peu profonds entre les îlets en nous émerveillant de poissons de toutes sortes. Quelles belles expériences marines !

Notre premier canyoning

Lundi 3 mars, c’est une grande expérience qui nous attend : Magali a réservé une sortie en Canyoning avec Wild Canyon. Quentin, le moniteur, nous attend à 9h devant le parking du supermarché du port avec sa camionnette. Nous serons 9 à tenter l’expérience : nous 6 et 3 cousines et cousin en vacances avec qui nous ferons connaissance sur le trajet. Il faut faire 10 minutes de voiture, nous nous répartissons dans la voiture et la camionnette (à l’arrière Antoine, Alice et Arthur sont bien secoués). Arrivés en haut d’un chemin nous nous équipons de combinaisons intégrales, baudriers et casques… sécurité avant tout. Ensuite il faut grimper 20 minutes un sentier très boueux (apparemment la saison des pluies est exceptionnellement longue cette année). Plusieurs passages du sentier sont équipés de rambardes en cordes pour ne pas glisser et dans les derniers mètres nous devons même nous accrocher à la ligne de vie avec nos mousquetons, comme en accrobranche. Les enfants, très habitués à cette activité en hauteur, assurent ! Nous arrivons alors au dessus du début de la rivière mais avant il nous faut descendre en rappel un mur de 20 mètres. Quentin nous montre la manipulation de la corde dans le descendeur puis tous sauf Martin et Mathilde descendent en autonomie. Quentin descend ensuite Martin et Mathilde comme des petits paquets et tout se passe très bien. C’est alors que nous débouchons sur la rivière qui cascade entre les rochers. Nous démarrons rapidement par un premier saut de 2 mètres dans une piscine naturelle, tout le monde saute ! Et c’est parti pour une heure de descente en marchant, en sautant dans l’eau de 6 mètres, en rappel et en toboggan. Que de sensations fortes ! On s’éclate tous ! Nous faisons une petite pause à l’ombre d’une source que nous pouvons boire directement et en faisant des peintures de « guerre » avec les argiles ramassées dans le lit. C’est déjà l’heure de remonter … pas sur un sentier mais en remontant un petit cours d’eau dans les rochers, apparemment c’est le seul endroit au monde où on peut faire ça ! Nous finissons toute de même la route dans la boue, nous sommes tous crottés pour rejoindre les voitures et en plus une averse s’abat sur nous pendant que nous nous changeons !

Nous nous dépêchons de rentrer à Malendure. Nous déjeunons tous ensemble à un food truck délicieux recommandé par Quentin juste à côté du parking près de l’annexe. La pluie n’a cessée que lorsque les plats sont arrivés mais il en aurait fallu encore plus pour nettoyer nos chaussures pleines de boue. Nous sommes tous ravis par cette expérience formidable ! Quentin est en Dordogne l’été : ça nous donne envie de le retrouver l’année prochaine.

Nous retournons pieds nus à l’annexe en tenant nos chaussures du bout des doigts, un premier rinçage dans l’eau du petit port va enlever le plus gros. De retour sur Loela une baignade s’impose pour se « débouer ». Une petite sieste s’impose après ce sport extrême… jusqu’à ce que l’équipage de LAMA vienne goûter à bord. Depuis le temps qu’on se croise de loin, nous sommes contents de prendre le temps d’échanger enfin.

Retour vers le centre du papillon

Mardi 4 mars c’est Mardi Gras et il y a 2 jours fériés pour se participer et se remettre du Carnaval. Nous trouvons tout de même une boulangerie ouverte le matin à Malendure. Un bon petit déjeuner va motiver les enfants pour reprendre l’école. Après le déjeuner nous commençons notre chemin de retour vers Pointe-a-Pitre. Nous faisons un arrêt pour la nuit à l’anse Dupuy au pied du phare de la pointe sud ouest.

Mercredi 5 mars le temps est nuageux et pluvieux, on se croirait en Bretagne avec quelques dizaines de degrés en plus. Nous ne nous attarderons pas et continuerons notre navigation vers Pointe-à-Pitre. Nous arrivons pour déjeuner à la bouée devant le chantier. Antoine et Arthur vont à terre pour se faire couper les cheveux et lancer des lessives. La coiffeuse est charmante et ils reviennnent tous les deux avec une belle coupe plus dégagée mieux adaptée à la température actuelle.

Escale technique à Pointe-a-Pitre

Jeudi 6 mars nous sommes prêts pour gruter dès 8h mais finalement le dock est bloqué par un autre bateau qui n’a pas encore fini ses travaux. Igor nous décale le grutage au lendemain matin…😞. Kookabura vient nous faire une petit coucou, ça nous réconforte bien. Nous sommes bloqués là encore une journée dans ce port un peu sordide. Cependant nous avions besoin de consulter un docteur pour Martin qui a lui aussi un bouton qui s’est infecté au genou. Une cure d’antibiotiques va le guérir rapidement. Décidément nos peaux n’aime pas les petites bactéries étrangères dont on n’a pas l’habitude. Antoine fait le chauffeur avec l’annexe et avec Magali et Martin ils profitent de la sortie pour déguster gaufre et glaces au fond de la marina de Pointe-à-Pitre.

Vendredi 7 mars à 8h le bateau précédent sort du dock, nous pouvons nous avancer. Nous avons mis des fil à plomb aux endroits où il faudra mettre les cales sous le bateau. Il commence à remonter progressivement le niveau d’eau puis 2 plongeurs installent 3 cales sous chaque coque. Il remonte encore le niveau mais le bateau tangue d’avant en arrière. Les cales ne doivent pas être aux bons endroits… les plongeurs recommencent à positionner les cales. Au second essai le bateau tangue toujours. Igor le chef du chantier se demande si son dock n’aurait pas un problème d’équilibre. Il nous demande de sortir et de nous remettre à la bouée pour vérifier. Nous continuons l’école en attendant le verdict du grutier. Vers 11h il nous annonce qu’il abandonne car il ne veut pas prendre le risque de casser le bateau pour une si petite réparation. Nous sommes très déçu d’avoir perdu tout ce temps à revenir à Pointe-à-Pitre pour rien. Par contre nous récupérons la pièce pour le hublot moteur qui s’est cassée la semaine dernière et que le SAV a envoyé par la poste.

Approvisionnement en vue des îles désertes des Bahamas

Nous préférons quitter Pointe-a-Pitre et rejoindre le Gosier. Kookabura nous avait parlé du marché du Gosier pour les fruits et légumes et Ilo du supermarché accessible à pied. Nous devons faire un gros approvisionnement en vue de la suite du voyage car les îles suivantes jusqu’aux États-Unis sont très chères et peu approvisionnées. Nous débarquons à 18h au marché de nuit et nous remplissons notre caddie de 50kg de fruits et légumes, miel et 60 oeufs (+30 pour Ilo car il y a pénurie d’œuf après le carnaval). Nous dînons au food truck de bokits, acras et frites de patates douces. Pour le dessert nous goûtons les sorbets artisanaux qui sont faits sur place dans des tonneaux remplis de glace pillée et salée. Un cylindre en métal remplis de purée de fruits au lait de coco est mélangé jusqu’à l’obtention d’une crème glacée. Nous nous régalons. Nous recroisons notre équipe de canyoning, c’est sympa cet esprit village !

Samedi 8 mars avant de partir au supermarché, nous faisons l’inventaire des vivres du bateau, il y en a déjà plus de 150kg. Antoine dépose Magali au dinghy dock avec le caddie. Il fait déjà chaud et le supermarché est à 1,5 km. Heureusement le Leader Price est bien achalandé et le complément est vite fait (sauf pour les œufs qu’on a bien fait d’acheter hier). Antoine rejoint Magali au bout d’une heure pour l’aider à pousser le chariot avec tout de même 60kg de vivres. Nous devrions être parés pour quelques semaines sur tout le sec.

Pendant ce temps Martin et Mathilde font le ménage du bateau ! Nous déjeunons de hamburgers faits maison par Arthur et nous partons rejoindre Ilo et Kookabura aux Saintes. Le détour nous a fait perdre du temps et la possibilité de visiter une île de plus mais au moins nous pouvons revoir les copains avant de partir vers le Nord et l’Ouest !

Ce n’est qu’un au revoir mes frères

Le vent est léger et les vagues tranquilles nous mettons le code 0 pour arriver avant la nuit aux Saintes.

Ilo est déjà là sur une bouée au sud du Pain de Sucre. Kookaburra a jeté l’ancre juste à côté peu de temps avant nous. Nous jetons l’ancre aussi faute de bouée disponible. Nous nous retrouvons tous sur la plage pour un apéro dînatoire à la lueur de nos lampes électriques. C’est trop bien d’échanger une dernière fois en vrai sur nos expériences et nos programmes à venir. Ilo va passer descendre vers le sud jusqu’à Tobago puis passer la saison cyclonique en Martinique. Mathieu et Gwenola de Kookaburra vont aussi rester vers Trinidad et Tobago cette année avant de passer dans l’océan pacifique.

Dimanche 9 mars c’est la traditionnelle grasse matinée du dimanche. Nous nous levons même trop tard pour aller à la boulangerie, heureusement Magali a testé une recette de baguette express : en 2h on a 2 baguettes croustillantes. Charline vient chercher Martin en paddle pour jouer sur Ilo. Nous les rejoingnons pour le café et une délicieuse tarte aux pommes d’Audrey. Les enfants sautent dans l’eau tous ensemble.

Nous retournons sur Loela car il faut préparer notre traversée vers les BVI. Nous voulons partir en fin d’après-midi. Mais d’abord Antoine profite de l’expérience de Fred pour réparer le capot de moteur. Il leur faut 2h pour extraire la pièce qui avait cassé, certainement mal montée à la fabrication du capot avant même qu’il arrive chez Outremer… puis il leur faut encore plus d’une heure pour remonter le tout.

Magali cuisine pour la traversée : lasagne, cake salé, gateau et baguette. Au milieu de la cuisson du gâteau : panne de gaz… nous passons sur la petite bouteille de secours. Grace à l’application Noforeignland nous avons repéré des endroits pour remplir notre bouteille en propane aux BVI. Pendant ce temps Titouan, Charline, Martin et Mathilde jouent une dernière fois ensemble aux jeux vidéo.

Le soleil se couche et nous ne sommes toujours pas partis. Nous hésitons à partir demain matin mais après consultation de la météo nous voyons que le vent est parfait et qu’on risque de ne plus en avoir si on part plus tard. Nous décidons de partir à 20h, Arthur et Alice s’équipent de projecteurs pour balayer la mer afin ne pas se prendre de casier de pêche. Nous faisons des grands signes d’au revoir à Ilo que nous ne reverrons plus avant longtemps. 😥

Nous avons passés des supers moments en Guadeloupe, pleins de rencontres et aussi quelques contre-temps. La vie en bateau nous fait réaliser que le maître mot est ADAPTATION : à la météo, aux rencontres, aux réparations, à la nourriture, aux paysages, au temps qui passe trop vite …

Une réponse à « Saison 4 Ep 10 : Guadeloupe – Basse Terre, réparation à Pointe à Pitre et au revoir aux copains aux Saintes »

  1. Avatar de maximilienpetitgenet
    maximilienpetitgenet

    « L’intelligence, c’est la faculté d’adaptation » (André Gide) 😉

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