Le voyage de Loela

Le Parc Naturel des Exumas (Exuma Cays Land & Sea Park) est une réserve marine qui s’étend sur plusieurs îles. Nous allons profiter des iles de Warderick Wells et de Shroud Cay avec les bateaux copains Solaine et Nomade.

Jeux et randonnées à Warderick Wells

Étant arrivés les premiers devant le mouillage de Warderick Wells, nous nous sommes renseignés sur les formalités via la VHF canal 09. Soit nous avons déjà réservé et payé notre bouée ou notre mouillage, soit il faut passer voir la préposée qui se situe dans la petite maison du parc entre les deux mouillages de Warderick Wells. Une fois installés à la bouée, Delphine (de Solaine), Mathieu (de Nomade) et Antoine prennent l’annexe de Nomade pour aller faire les formalités.

Pendant ce temps, Magali Cécile et les enfants vont découvrir les poissons autour d’Emerald Rock. L’eau est fraîche et nous sommes contents d’avoir mis nos combinaisons. Antoine nous avait parlé d’un tunnel sous ce rocher (ce qui avait motivé les troupes) mais nous ne trouvons qu’une petite grotte. Mais il y a plein de poissons dont des bancs de petits poissons blancs qui bougent comme d’un seul. Nous sommes captivés par leur mouvement synchrone.

De retour sur Loela, les enfants se lancent dans une activité pompons et jeux. Magali prépare un curry de bananes plantain qui fera le dîner des enfants à bord. Les parents se retrouvent sur Nomade pour l’apéro qui se prolonge en diner de salade de gésier confectionnée par Delphine et Jeremy. Nous discutons à bâtons rompus jusqu’à ce que les enfants fatigués nous rappellent sur nos bateaux respectifs.

Mercredi 23 avril après une matinée studieuse Arthur fait une sortie wing foil avec le matériel de Solaine. Les conditions sont très bonnes et il arrive à voler quelques secondes. L’entraînement paie !

Nous retournons faire le snorkeling autour d’Emerald Rock avec Antoine, Jeremy, Cécile et Delphine. Les poissons se concentrent sur les patates de corail et dans la grotte du rocher. Nous les admirons en les gênant le moins possible pour qu’ils n’aillent pas se cacher sous les coraux.

Il faut se sécher rapidement car nous avons rendez-vous sur Rendez-vous Beach pour la chasse au trésor préparée par Maxime (Solaine), Diego (Nomade) et Martin. Dès qu’ils avaient fini les cours le matin, ils ont commencé à préparer. En toute autonomie avec l’annexe de Nomade, nous les avons vu aller d’un bateau à l’autre pour préparer les indices et rassembler le matériel. Puis ils se sont promenés dans tout le mouillage pour disperser les indices dans leurs cachettes et amener le matériel sur la plage. Ils sont allés jusqu’à plonger pour installer quelque chose dans l’eau !

Ils expliquent aux ados et aux plus jeunes qu’ils devront trouver le trésor des Incas en cherchant les indices au départ de la plage du Rendez-vous. Après les traditionnels recherches pour trouver les rames et les pompes pour les paddles. Les deux équipes partent à la rame en paddle jusqu’à Nomade pour trouver un indice sur ses amarres. Nous qui pensions que nous étions trop loin de la plage pour pouvoir y aller en paddle, les enfants nous impressionnent car ils y arrivent, et très vite ! Ensuite, ils trouveront un indice scotché sur « le petit bateau » de Loela et sur la bouée de Solaine. Les paddles sillonnent le plan d’eau en tout sens !

Pour finir, il faut aller chercher une bouteille cachée par Martin sous un rocher devant la plage, reliée à une bouée « artisanale » constituée d’un fil de pêche et d’une bouteille en plastique. Martin nous racontera qu’il a du plonger une vingtaine de fois et qu’il a même dû attendre que les deux autres aillent chercher une grosse pierre sur la plage que Martin a ensuite traîné au fond de l’eau pour cacher la bouteille dessous !

La chasse se termine sur le trampoline de Nomade avec la boîte contenant les douceurs pour le goûter rassemblées depuis la cambuse de chacun des bateaux. Nous retournons à la plage pour le partager tous ensemble. Chaque équipage retourne ensuite sur son bateau car nous avons défini une règle qui limite les apéros à maximum un tous les deux jours. Antoine nous fait des croûtes aux pommes pour terminer le pain de mie qui commençait à moisir. C’est une recette de Bonne-Maman que tout le monde apprécie.

Jeudi 24 avril, il pleut le matin, nous en profitons pour avancer sur l’école. Antoine assiste Arthur pour terminer sa dernière unité de maths en une seule matinée. Le devoir est rendu juste avant le déjeuner. En ce moment, nous avons un rythme nettement plus intense avec Arthur et Alice du fait de l’approche de leur dates limites de rendus des devoirs notés (qui compteront pour le contrôler continu du BAC et du Brevet). Le 27 avril pour Arthur et le 11 mai pour Alice. Il faut savoir que les exigences du CNED ont été remontées brutalement il y a deux ans en passant de 75% des devoirs à rendre à 100%. Nous nous rendons bien compte que notre mode de vie ne permettra pas d’atteindre le nouvel objectif mais nous visons au moins 75% dans chaque matière et 80% au global.

L’après-midi, nous décidons de proposer une randonnée à partir de la plage vers les hauteurs de l’île et l’autre côté. Seule Mathilde vient avec Antoine et Magali. Martin, Alice et Arthur sont allés jouer avec leurs copains sur Solaine après la concentration intense du matin. Nous débarquons donc à 3 sur la plage et commençons l’ascension très raide au bout de la plage. Nous croisons très vite de tous petits lézards qui nous font penser à l’esprit du feu dans la Reine des neiges 2 avec leur queue toute recourbée. Ils seront un peu partout dans l’île.

Nous suivons le chemin qui est bien marqué de signe à la peinture jaune et rouge. On se croirait sur un chemin de randonnée un peu abandonné en France mais le paysage est complètement différent. Au sol, toujours cette roche qui semble volcanique plus ou moins torturée et recouverte en partie de sable. Autour de nous, des arbustes et des plantes qui dépassent à peine les 3-4m de haut. C’est déjà un peu plus vert que l’île de Bitter Guana où la végétation ne dépassait pas 1m de haut.

Nous avons lu qu’il y a des « poison tree » dans l’île (en fait « poisonwood tree », Metopium Toxiferium) mais nous ne savons pas les reconnaître. Nous nous tenons donc à l’écart des feuillages de tous les arbustes que nous ne connaissons pas. A mi-parcours, nous découvrons un écriteau qui nous décrit cet arbre, qui ressemble à un Mancenillier en petit et son écorce qui s’écaille en orange. Ce risque donne encore plus un goût d’aventure à cette petite randonnée de quelques centaines de mètres.

Outre les lézards, nous croisons aussi deux autres types d’animaux, un crabe, à plusieurs mètres d’altitude dans un trou sous les branchages et une raie près de la deuxième vraie plage de l’île. Nous avons aussi été du côté océan de l’île, battu par les vents d’Est qui lancent les vagues sur les rochers acérés mais bordé d’une bande de sable qui permet de s’y promener. La dernière plage est beaucoup plus tranquille, et l’eau y est toujours aussi transparente !

Nous repassons au retour dans les ruines de la « plantation » que nous avons croisées à l’aller. Quelques restes de petits bâtiments et de murs semblent indiquer qu’il y a eu une présence humaine. Nous ne comprenons pas bien quelle a pu être la nature des « plantations » de cet établissements car le sol est complètement rocailleux. Même en montant au sommet de l’île pour avoir une vue panoramique, nous ne voyons pas vraiment se dessiner une ferme ou des champs à l’abandon… Pourtant des humains ont bien construit quelque chose ici, mais quoi ?

Petit jeu : il y a 3 lézards, une raie et un crabe à retrouver sur les photos

Pendant ce temps, à bord de Solaine, les autres s’amusent avec divers jeux dont le Jungle Speed. Ensuite, tous les enfants ont migré sur Loela pour la soirée jeux et dîner pendant que les parents font à nouveau un apéro-dîner sur Nomade, pour préparer la navigation du lendemain…

Exploration des marécages de Shroud Cay

Vendredi 25 avril nous partons à 10h de Warderick Wells Cay vers Shroud Cay. Pour cela, nous devons partir vers le Sud pour contourner le banc de sable à l’Ouest de Warderick Wells puis vers l’Ouest pour finir vers le NNW sur un long bord de près vers la côte Ouest de Shroud cay. Loela sert un peu plus le vent et parvient à remonter directement au ras de l’île pendant que Nomade fait un tour plus large. Nous visions le mouillage du Nord-Ouest de l’île mais le vent très Nord nous incite à proposer à nos compagnons de voyage de s’arrêter à l’Ouest, abrités du vent sous la partie la plus large de l’île mais assez proche de la pointe pour que le spot de wingfoil soit assez accessible.

A l’arrivée, nous constatons que la connexion 4G est très faible, comme indiqué dans les commentaires. Forcément, l’antenne la plus proche est à Highbourne Cay, à plus de 10MN. Pour compenser, nous tentons de nous mettre proche de Solaine pour accéder à leur Starlink mais ça ne passe pas bien dans la coque en alu et finalement c’est le Starlink de Nomade que nous captons alors qu’il est deux fois plus loin !

Shroud Cay est en plein milieu du parc naturel et absolument inhabitée. Une grande étendue de mangrove s’étend entre ses deux côtes, défendue des deux côtés pas des côtes rocheuses avec quelques ouverture qui font comme des rivières à l’intérieur. La vie sauvage est très présente et les oiseaux se posent même sur l’annexe juste derrière le bateau.

Pendant que Martin et Mathilde jouent sur Nomade et dessinent sur Solaine, nous allons explorer la rivière au milieu de la mangrove. C’est marée haute nous pouvons naviguer en annexe jusqu’au bout de la rivière du milieu qui se termine en cul de sac. Nous voyons quelques tortues et des oiseaux mais surtout nous repérons la route pour aller le lendemain jusqu’au lieu dit « la machine à laver » qui se trouve au Nord-Est en continuant la rivière vers le Nord.

Samedi 26 avril, nous avons rendez-vous tout de suite après l’école avec les annexes et les paddles et un pique-nique pour partir à l’aventure dans la mangrove. À 12h nous sommes dans les annexes avec le pique-nique et nous tractons 2 paddles. Cette fois, la marée est presque basse, le mètre d’eau de la veille est devenue une pataugeoire. Au bout d’une centaine de mètres, nous devons déjà descendre de l’annexe et la pousser car le moteur n’a plus assez d’eau pour fonctionner. Encore une centaine de mètres et nous devons même la pousser sur le sable car il y a un banc de sable qui nous barre le passage.

Nous croisons quelques petits requins citrons qui s’échappent dans les endroits plus profonds. Un « affluent » a créé une petite piscine dans laquelle nous nous plongeons tous ensemble pour nous rafraîchir car le soleil tape. Bientôt, nous arrivons au bout de la partie explorée hier et nous bifurquons à travers la partie « déserte » de la mangrove, un petit canal naturel bordé d’étendue de sable où rien ne pousse. Que c’est amusant de patauger dans le sable, l’aventure !

Un dernier virage à la sortie du « désert » et nous découvrons la sortie entre deux collines de rochers. Un dernier banc de sable à traverser, chacun avec sa stratégie, à scruter les nuances de turquoise pour détecter les endroits les plus profonds et nous arrivons au bout de la rivière où l’eau de mer est un peu plus haute que celle de la rivière. La mer qui remonte recouvre la grande plage en faisant des vagues d’où son nom de Machine à Laver.

Nous posons les annexe à la sortie de la rivière, dressons les parasols et pique-niquons au bord de l’eau. Avec la marée qui monte, le courant entrant se renforce et les enfants jouent dans le courant faisant des chaînes humaines au bord de la plage pour « sauver » l’un des leurs pris dans le courant ! Pendant ce temps, Magali et Delphine partent explorer la colline au-dessus qui servait un temps de poste d’observation pour les forces de police américaines chargées de combattre le trafic de drogue aux Bahamas. Il ne reste plus rien de leur camp aujourd’hui mais un joli poste d’observation du bleu des Bahamas !

La marée est maintenant bien remontée, nous pouvons rentrer en annexe sans trop pousser nos embarcations mais en admirant les tortues que nous croisons le long de la rivière. Le courant nous porte vers la sortie alors certains vont même jusqu’à se laisser porter par le courant allongés sur les paddles.

Goûter d’anniversaire de Mathilde avec les copains sur une plage de sable blanc

Dimanche 27 avril, nous nous reposons de nos aventures de la veille en faisant une grasse matinée. Comme c’est la fin de l’école pour Arthur, il termine par un dernier devoir d’Italien pour arriver à 5 devoirs sur 6 dans la matière, in extremis.

Tout le monde prépare l’anniversaire que Mathilde a demandé, sur une île déserte avec les copains. Nous avons décidé de l’avancer car Nomade et Solaine doivent se rendre à Nassau pour diverses raisons et que cela ne nous dit rien de retourner dans la grande ville alors que nous sommes si bien dans la nature. En plus, ce ne serait pas une île déserte pour l’anniversaire de Mathilde.

Nous invitons tout le monde à nous rejoindre pour le goûter sur la plage en face de notre mouillage. Nous partageons un bon moment tous ensemble autour de Mathilde qui souffle ses bougies sur un gâteau nounours, pour une fois pas au chocolat. Chaque bateau a préparé des petits cadeaux, dont une tortue souvenir imprimée en 3D par Solaine !

Les enfants jouent une dernière fois tous ensemble, construisent des circuits de bille et des tunnels pendant que les parents papotent les pieds dans l’eau. La vie en voyage est parfois très douce au soleil couchant sur une plage !

Après ces supers moments dans un cadre naturel éblouissant, nos chemins vont bientôt se séparer. Nomade et Solaine partent à Nassau et nous voulons visiter le nord des Exumas pendant ce temps. Nous avons ensuite un programme qui a un peu changé car Solaine nous a convaincu de les suivre à Miami pour visiter les Everglades. Nous n’aurons pas deux fois la chance d’y aller alors nous saisissons l’occasion de passer encore du temps avec eux bientôt.